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D’Artagnan
Grand roman historique Remplissant la période de la vie du célèbre Mousquetaire qui s’étend de la Jeunesse des Mousquetaires à Vingt ans après les deux romans d’Alexandre Dumas

Paul Mahalin

384 pages
1890 - France
Roman

Intérêt: *

 

 

Ce roman est l’une des nombreuses suites consacrées par Paul Mahalin aux romans de Dumas dont, pour les seules aventures des mousquetaires, Le filleul d’Aramis et son livre le plus connu Le fils de Porthos.

Comme l’interminable sous-titre l’indique, l’action de D’Artagnan se situe entre les deux premiers romans de la trilogie des mousquetaires. Elle commence quand d’Artagnan surprend par le plus grand des hasards une conspiration montée contre Richelieu par Anne d’Autriche, Gaston, frère de Louis XIII, la duchesse de Chevreuse et de nombreux grands seigneurs, dont le comte de Chalais. Un élément clé du complot consiste à marier Gaston à une princesse de Lorraine de façon à renforcer considérablement sa puissance et sa richesse, et à favoriser ainsi ses prétentions au trône de son frère.

La princesse Géralde de Lorraine en cause a été enlevée, bébé, par des bohémiens. Elle est devenue reine de la tribu sous le nom de Diamante. Or, il se trouve que d’Artagnan, quelque temps plus tôt, a rencontré cette Diamante et que les deux jeunes gens sont tombés amoureux fous.

Les conjurés «récupèrent» Diamante dans sa tribu et la font entrer à la Cour comme dame d’honneur de la reine (notons au passage que la jeune bohémienne devient instantanément la plus achevée des dames de la Cour!).

Après différentes péripéties dans les complots, la duchesse de Chevreuse enlève Diamante et la séquestre près de Blois. Le roi se rend dans cette ville et charge d’Artagnan d’y arrêter MM. de Vendôme et de Bourbon, fils naturels d’Henri IV et comploteurs. La conspiration est révélée et le comte de Chalais est exécuté en dépit des efforts de d’Artagnan pour faire évader son ami. Le roman s’arrête là, laissant en plan l’intrigue avec Diamante, ses relations avec d’Artagnan, etc… Le livre s’achève d’ailleurs sur la mention «Nos lecteurs retrouveront une partie des héros de ce drame dans un roman que nous publierons prochainement».

Comme tous les romans de Mahalin, celui-ci est bien écrit et bien tourné. L’auteur, qui s’appuie sur les Mémoires de l’époque, restitue fort bien les ambiances de complot contre Richelieu et les personnages de la Cour. Malheureusement, l’intrigue est un peu faiblarde et repose sur une succession de hasards, de coïncidences et d’invraisemblances. Dans les derniers chapitres, la part de la chronique historique sur ce que l’on connaît sous le nom de conspiration de Chalais prend nettement le dessus sur l’intrigue romanesque, qui reste donc en plan. Nous ne savons pas si Mahalin a mené à bien son projet de suite à D’Artagnan.

 

 Voir l'arbre généalogique de d'Artagnan

 


Extrait du chapitre 2 Le judas

(…) entre la poire et le gruyère, le Gascon s’était mis à songer…

A songer que, depuis le jour où nous l’avons vu accomplir sa dernière prouesse, bien des choses s’étaient passées.

A songer que, s’il n’avait pas manqué aux circonstances, les circonstances lui avaient manqué…

Tant que ses amis l’avaient entouré, d’Artagnan était resté dans sa jeunesse et dans sa poésie.

C’était, en effet, une de ces natures fines et ingénieuses qui s’assimilent facilement les qualités des autres:

Athos lui donnait de sa grandeur; Porthos, de sa verve; Aramis, de son élégance…

Si notre mousquetaire eût continué à vivre avec ces trois compagnons, il fût devenu un homme supérieur…

Oui, mais Athos l’avait quitté le premier pour se retirer dans une petite terre dont il avait hérité du côté de Blois.

Porthos, le second, pour épouser sa procureuse.

Enfin Aramis, le troisième, pour entrer définitivement dans les ordres.

A partir de ce moment, d’Artagnan, qui semblait avoir confondu son avenir avec celui de ses trois amis, s’était trouvé isolé et faible, - sans courage pour poursuive une carrière dans laquelle il sentait qu’il ne pouvait devenir quelque chose qu’à la condition que chacun des trois autres mousquetaires lui cèderait – si cela se peut dire – une part du fluide électrique qu’il avait reçu du ciel.

Aussi, quoique devenu lieutenant des mousquetaires, notre héros ne s’en trouvait que plus solitaire.

Il n’était pas d’assez haute naissance, comme Athos, pour que les grandes maisons s’ouvrissent devant lui.

Il n’était pas assez vaniteux, comme Porthos, pour faire croire qu’il voyait la haute société.

Il n’était pas assez gentilhomme comme Aramis, pour se maintenir dans son élégance native en tirant son élégance de lui-même.


 

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