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El invierno del mosquetero
Cuarta y ultima parte de Los tres mosqueteros de Dumas

Javier La Orden Trimollet

728 pages
Rey Lear - 2012 - Espagne
Roman

Intérêt: **

 

 

Compléter la trilogie des Mousquetaires de Dumas en imaginant la suite de la vie d'Aramis, le seul survivant des quatre héros à la fin du Vicomte de Bragelonne, c'est l'ambition de ce gros roman espagnol. Le résumé détaillé qui suit a été écrit par l'auteur lui-même, parfaitement francophone.

Résumé

Chapitre 1. L’hôtel d’Entremontes
Madrid, le 12 avril 1688. Une rixe dans la rue attire l’attention d’un vieillard qui habite l’hôtel d’Entremontes. Il s’agit du duc d’Alameda, c’est-à-dire Aramis, devenu membre du Conseil d’État depuis 1661, quand il s’est installé en Espagne suite au complot manqué du Masque de Fer. Il reçoit  le secrétaire de l’ambassadeur de France et s’entretient avec un de ses serviteurs, qui le tient au courant de l’actualité madrilène. Le marquis de Fuendetorres a écrit un pasquin contre lui ; Aramis lui rend la pareille, se moquant des nombreuses infidélités de son épouse.

Chapitre 2. Le duc d’Alameda
Aramis est conseiller du roi d’Espagne, Charles II, mais en même temps il est l’agent secret de Louis XIV. Une fois par an, fin août, il s’enferme dans une chambre où il garde les portraits de ses trois amis, d’Artagnan, Athos et Porthos, et il en sort les yeux rougis. En ce moment il pense à eux avec mélancolie. Il aurait pu devenir cardinal et même Pape, mais il a échoué et n’est devenu que « le conseiller d’un roi moribond dans un pays moribond ».

Chapitre 3. Le visiteur
On lui annonce la visite du comte d’Herstel, un inconnu. En voyant ce jeune homme de dix-huit ans, il croit se trouver devant d’Artagnan, tel qu’il était en 1625, lors de son arrivée à Paris. D’Herstel lui dit que, bien qu’officiellement fils posthume du comte Armand d’Herstel, il est en réalité le fils de d’Artagnan et de la comtesse d’Herstel, devenue veuve, et lui montre des lettres en appui de cette affirmation.

Chapitre 4. Le comte d’Herstel
D’Herstel raconte à Aramis l’histoire de sa vie, et comment sa mère, sur son lit de mort, lui a révélé le secret de sa naissance et lui a conseillé de se rendre en Espagne pour offrir ses services à Aramis, le seul des trois amis de son père encore en vie.

Chapitre 5. Les doutes d’Aramis
Aramis est convaincu que le jeune homme est bien le fils de d’Artagnan, mais il lui reste à découvrir s’il est digne de son père ou s’il n’est qu’un enfant gâté sans aucun goût pour la gloire des armes. Il lui fait savoir qu’il a déjà reçu des lettres de neuf personnes se déclarant enfants de d’Artagnan, d’Athos, de Porthos ou de Raoul de Bragelonne. Ces imposteurs réclamaient une partie de l’énorme fortune qu’ils croyaient accumulée par les trois anciens mousquetaires, fortune dont ils croyaient Aramis l’héritier. Il lui déclare donc qu’il doit vérifier l’exactitude de ses déclarations avant de prendre une décision.

Chapitre 6. Doña Ana de Morales
D’Herstel, très déçu par l’attitude d’Aramis, s’installe dans une auberge. Il y fait la connaissance d’une belle femme, doña Ana de Morales, maîtresse du comte d’Arcid, que celui-ci a délaissée suite à une dispute. Il s’en éprend et cohabite avec elle. Aramis, renseigné sur ses démarches, en déduit qu’il n’est qu’un bon vivant, indigne de son père.

Chapitre 7. Le duel
Alors que d’Herstel se trouve en compagnie de doña Ana, survient le comte d’Arcid et les deux hommes se battent. D’Arcid est blessé mortellement. Doña Ana s’écrie que, vue la haute position de son illustre père, le duc de Castrogereña, d’Herstel sera jugé et immanquablement condamné à mort pour assassinat, et elle lui propose de se défaire du cadavre avec l’aide de l’aubergiste. Cela va lui couter 500 ducats, mais c’est la seule façon pour lui d’échapper à la mort. D’Herstel est sur le point de lui remettre cette somme lorsqu’arrive son valet, Ascain, qui lui apprend que doña Ana et le soi-disant duc sont en réalité des escrocs ; le  « comte » a seulement feint d’être blessé à mort.

Chapitre 8. Les adorateurs de Thalie
D’Herstel se rend à une corrala où l’on va répéter une pièce de théâtre, L’astuce de Gédéon. Il y fait la connaissance de son auteur, Velasco, et du metteur en scène, Núñez. Arrive Bances, un célèbre écrivain, et les quatre hommes devisent gaiment. Survient le Père Anselmo, un inquisiteur plutôt sinistre qui va assister à la répétition pour décider si la pièce peut être autorisée à être jouée. S’ensuit une discussion entre les cinq hommes.

Chapitre 9. Les nuits de Madrid
Aramis reçoit un billet d’une comédienne avec laquelle il avait eu des rapports (plutôt platoniques, vu son âge) et qui l’avait éconduit. Elle lui demande pardon et lui propose un rendez-vous immédiat. Aramis, fou de joie, oublie toute prudence et s’enfonce seul dans la nuit en quête de sa bien-aimée. Mais il s’agit d’un guet-apens ourdi par le marquis de Fuendetorres pour se venger de son pasquin. Il est attaqué par six matamores et va succomber lorsque d’Herstel arrive et à eux deux ils tuent ou mettent en fuite les malandrins.

Chapitre 10. Le lionceau
Aramis, sûr maintenant que le jeune homme a hérité toutes les bonnes qualités de son père, le prend à son service et lui révèle son statut d’agent secret, pour qu’il sache qu’en servant le duc d’Alameda il sert en réalité Luis XIV et non Charles II.

Chapitre 11. L’apprenti chirurgien
D’Herstel rencontre dans une auberge un très jeune homme, l’apprenti chirurgien Valmediano, dont le talent consiste à raconter des histoires répugnantes aux commensaux solitaires, afin de leur enlever l’appétit et les faire quitter la table pour manger leurs mets.

Chapitre 12. La dame à la cape blanche
D’Herstel rencontre dans un village proche de Madrid une jeune fille et sa duègne, qu’il accompagne jusqu’à leur humble demeure. Il s’agit de doña Elvira de Zureda, une orpheline, fille du seigneur de Belmonte, qui lui raconte l’état  pitoyable où elle se trouve depuis la mort de ses parents. D’Herstel est frappé par sa beauté et par la froideur de ses mains. Il lui manifeste son intérêt pour elle d’une façon assez claire, puis s’endort. En se réveillant il se retrouve tout seul dans la maisonnette.

Chapitre 13. Le presbytère
La duègne de doña Elvira apprend à d’Herstel que sa maîtresse a été chassée de sa demeure pour des dettes non payées et s’est réfugiée chez un curé, son oncle. Il se rend au presbytère et s’entretient avec doña Elvira. Il remarque qu’elle ne mange ni boit. Très attiré par elle, il se laisse séduire facilement. Leurs ébats finis, il s’endort, et en se réveillant il se retrouve sans elle et face à face avec un prêtre, qu’il suppose être l’oncle de doña Elvira. Mais le prêtre déclare qu’il n’a aucune nièce, et en apprenant l’identité de la jeune dame il lui montre une pierre tombale de 1465 qui porte son nom. Le prêtre le met en garde contre les agissements de Satan, qui, dit-il, prend parfois l’aspect d’une femme pour attirer et perdre les hommes.

Chapitre 14. La défunte
D’Herstel rencontre dans la rue un aveugle qui chante une chanson, vieille de deux siècles, qui raconte les amours d’un jeune gentilhomme avec une mystérieuse dame à la cape blanche. Lorsque le héros de la chanson se rend chez elle, il se retrouve dans un ossuaire, où il voit un squelette recouvert par la cape de sa bien-aimée. Cette chanson donne des frissons à d’Herstel, car il se rappelle la froideur des mains et le manque d’appétit de doña Elvira, ainsi que ses mystérieuses disparitions. Mais quand la duègne lui propose un nouveau rendez-vous, il accepte, et en retrouvant doña Elvira il oublie toutes ses peurs. Comme d’habitude, il s’endort après leurs ébats. En se réveillant en pleine nuit, il découvre à son côté un squelette recouvert d’une cape blanche. Il s’enfuit, fou de peur, rentre à Madrid au galop de son cheval et s’évanouit en arrivant chez le duc d’Alameda.

Chapitre 15. Politique européenne
Grace aux démarches d’Aramis, l’affaire s’éclaircit : les deux femmes étaient des folles échappées d’un asile qui avaient agi de concert pour s’amuser au dépens de d’Herstel, auquel elles faisaient boire un narcotique mêlé à son vin. Aramis communique à d’Herstel qu’il va voyager en Angleterre, comme agent officiel de Charles II et agent secret de Louis XIV, pour prêcher la prudence à Jacques II Stuart, dont la politique pro catholique lui attire la haine de ses sujets, majoritairement protestants.

Chapitre 16. La Grand-Place
D’Herstel se rend à la Grand-Place pour y assister à une course de taureaux. Il sauve la vie d’une dame d’honneur de la reine, attaquée par un taureau, ce qui lui vaut l’honneur d’être présenté au roi Charles II et à la reine Marie-Louise d’Orléans.

Chapitre 17. Whitehall
Aramis, d’Herstel et Ascain se rendent en Angleterre. La reine vient d’avoir un fils, ce qui inquiète profondément les protestants du pays, qui redoutent l’établissement définitif d’une monarchie catholique ; en effet, jusqu’à ce moment les héritières de la couronne anglaise étaient les filles protestantes que le roi avait eues d’un mariage antérieur. Jacques II se refuse à suivre les conseils de prudence que lui donne Aramis, mais il l’invite à rester à sa cour de Whitehall, car il l’estime pour avoir essayé de sauver la vie de son père, le roi Charles I.

Chapitre 18. Guillaume d’Orange
Le comte de Marlborough est un protestant que Jacques II considère son ami intime, mais qui en réalité complote contre lui. Il envoie aux Pays Bas un messager, Lennock, auprès du prince Guillaume d’Orange, qui a épousé une des filles protestantes de Jacques II. Lennock remet au prince une pétition de sept personnages haut placés qui lui supplient d’envahir l’Angleterre pour y rétablir la prépondérance du protestantisme. Guillaume se déclare prêt à agir.

Chapitre 19. Marlborough
D’Herstel fait de nouvelles connaissances à la cour de Whitehall, la belle Lady Flora Moresley et le jeune Wynnsfield, issu d’une famille catholique fidèle aux Stuarts. Aramis présente D’Herstel au comte de Marlborough, qui est accompagné en ce moment par Samuel Pepys, premier Secrétaire de l’Amirauté. Aramis dénonce les préparatifs militaires du prince d’Orange pour envahir l’Angleterre, tandis que Marlborough lui assure que les intentions du prince sont pacifiques.

Chapitre 20. Lennock
D’Herstel est bousculé par Lennock, qui refuse de lui faire des excuses et ne s’exécute que lorsque son maître, le comte de Marlborough, lui ordonne de les faire. Quelque temps après, Lennock  défie d’Herstel et les deux hommes se battent. L’Anglais est vaincu et d’Herstel lui laisse la vie sauve, ce qui ne fait qu’augmenter son désir de vengeance.

Chapitre 21. Des vents protestants
Guillaume d’Orange débarque en Angleterre. Jacques II envoie une armée contre lui, mais les officiers et les soldats protestants commencent à changer de camp. D’Herstel rentre à Londres pour prévenir Aramis, et celui-ci s’entretient avec le roi, qui se résigne à se mettre à la tête de ses troupes.

Chapitre 22. La trahison
Les désertions se succèdent sans arrêt, et finalement c’est Marlborough lui-même qui passe à l’ennemi. Jacques II, désemparé, rentre à Londres tandis que les restes de son armée se désagrègent peu à peu.

Chapitre 23. La fuite
Jacques II, n’ayant d’autre choix que de renoncer à sa politique pro catholique ou perdre le peu d’appui qui lui reste, se résout à fuir l’Angleterre. Il fait d’abord partir son épouse, sous la protection d’Aramis et d’Ascain ; le voyage, assez mouvementé, s’achève heureusement.

Chapitre 24. Les pêcheurs
Le roi s’enfuit à son tour, accompagné par d’Herstel, son conseiller Sir Edward Hales et trois serviteurs. Mais il est arrêté à Elmley par des pêcheurs, qui l’empêchent de partir. Un des pêcheurs est sur le point de l’égorger, mais d’Herstel intervient à temps et lui sauve la vie.

Chapitre 25. Rota tu volubilis
Jacques II est retenu par les autorités, en attendant les instructions de Guillaume d’Orange, qui se trouve à Windsor, non loin de Londres. Mais le général Faversham, ami du roi, arrive le premier et le reconduit à Londres, où le peuple et la noblesse l’accueillent avec enthousiasme. Jacques II croit avoir retrouvé sa popularité, mais il se trompe. Guillaume d’Orange fait encercler le palais de Whitehall par ses troupes et ordonne au roi de se rendre au port de Rochester, en espérant secrètement qu’il s’enfuira en France, car sa présence en sol anglais l’embarrasse extrêmement. Jacques II s’enfuit comme prévu et Guillaume d’Orange est reconnu comme Guillaume III d’Angleterre par le Parlement anglais.

Chapitre 26. Saint-Germain
Jacques II est accueilli et logé par Louis XIV au château de Saint-Germain. En récompense pour ses services, il fait Aramis chevalier de l’Ordre de la Jarretière. D’Herstel est présenté par Jacques II à Louis XIV, qui lui trouve une grande ressemblance avec d’Artagnan ; le comte lui confirme sa filiation lors d’un entretien privé.

Chapitre 27. Fontainebleau
D’Herstel se rend à Fontainebleau pour y réaliser une démarche dont l’a chargé Aramis. Chemin faisant il demande de l’eau à une fermière, Trüchen, dont le mari s’appelle Planchet. D’Herstel, reconnaissant le nom du fidèle serviteur de son père, se fait conduire auprès de lui et lui parle, mais il découvre avec tristesse qu’il a perdu entièrement la mémoire.

Chapitre 28. Versailles
D’Herstel se rend à Versailles, où il écoute les propos d’un groupe de courtisans. Une dame mentionne le vicomte de Bragelonne, qu’il sait être le fils d’Athos. Il s’entretient en privé avec cette dame, la comtesse de Merlacques, qui n’est autre qu’Aure de Montalais, ancienne dame d’honneur de Madame Henriette d’Angleterre. La ressemblance entre les traits de d’Herstel et ceux de d’Artagnan ne passe pas inaperçue à la comtesse, qui finit par faire avouer au comte sa parenté avec le gascon et lui raconte mille anecdotes des quatre anciens mousquetaires. D’Herstel rejoint Aramis et tous deux se rendent auprès de Louis XIV et Jacques II. Celui-ci fait d’Herstel comte d’Elmley. Le roi de France décide d’envoyer une armée française en Irlande, dont la majorité de la population, catholique, refuse de reconnaître Guillaume III. Jacques II, le comte de Lauzun et d’Herstel se joignent à elle.

Chapitre 29. La verte Érin
L’armée française débarque en Irlande et Jacques II reçoit un accueil triomphal à Dublin. Mais Lauzun est très déçu en voyant les maigres ressources militaires que lui offrent les Irlandais. D’Herstel participe à une petite bataille près de Kilkenny, et son intrépidité assure la victoire des troupes jacobites. Le roi le récompense en le faisant comte de Kilkenny. Les conseillers de Jacques II lui promettent une victoire certaine en Irlande, dont les seules villes protestantes de Derry et Enniskillen, au nord, résistent encore. Mais le vieux comte de Glennduir révèle en privé à d’Herstel que la situation n’est guère brillante, vu les faibles effectifs et la piètre préparation des troupes irlandaises.

Chapitre 30. Le siège de Derry
Jacques II se rend à Derry, assiégée par Richard Hamilton, convaincu qu’à sa vue les protestants lui ouvriront les portes de la ville. Mais ce sont des coups de canon qu’il essuie, et il se résigne à rentrer à Dublin, tandis que Hamilton poursuit le siège. Après trois mois, la ville est secourue par les Anglais et le siège est levé. Un mois plus tard le général orangiste Schomberg débarque en Irlande et reconquiert tout le nord de l’île. Wynnsfield rejoint d’Herstel à Dublin. Guillaume III débarque à son tour, et son armée, rejoignant celle de Schomberg, se dirige vers Dublin. Jacques II, suivant l’avis de ses conseillers, décide d’affronter l’ennemi sur la rivière Boyne, à cinquante-cinq milles au nord de Dublin.

Chapitre 31. La Boyne
Les armées ennemies s’installent sur les rives opposées de la Boyne et s’observent pendant toute une journée sans combattre. Guillaume s’approche imprudemment de la rive et les jacobites lui tirent un boulet de canon qui aurait pu le tuer, mais qui ne fait que le blesser légèrement. Les orangistes son 35.000, face à 26.000 jacobites. Avant d’aller se coucher, Wynnsfield et d’Herstel écrivent une lettre, peut-être la dernière de leur vie, l’un à son père et l’autre à Aramis.

Chapitre 32. La bataille
Le 12 juillet 1690, à cinq heures du matin, les 10.00 hommes de l’aile droite orangiste, cachés par la brume, se déplacent vers l’ouest et traversent le gué de Rosnaree, faiblement défendu par les jacobites. En l’apprenant, Jacques II envoie vers Rosnaree les deux tiers de son infanterie, presque toute son artillerie et les troupes d’élite françaises, commandées par Lauzun, et ne garde avec lui qu’un tiers de son infanterie et la cavalerie, un total de 8.000 hommes. Or, il a en face de lui les deux tiers de l’armée orangiste, 25.000 hommes. Les troupes qui vont s’affronter à Rosnaree rencontrent un obstacle imprévu, un profond ravin, et elles ne font que s’observer bêtement, sans pouvoir combattre. L’issue de la bataille n’est pas douteuse, malgré l’énergie déployée par les gentilshommes de la cavalerie jacobite, qui parviennent à retarder pendant plus de quatre heures l’avance ennemie. D’Herstel affronte Lennock, qui n’hésite pas á l’attaquer lâchement alors qu’il se trouve immobilisé sous le cadavre de son cheval, mais Wynnsfield intervient à temps et Lennock s’enfuit.

Chapitre 33. Des nouvelles de Rome
Jacques II quitte l’Irlande, l’abandonnant aux orangistes. D’Herstel revient à Madrid, où Aramis lui annonce qu’il va se rendre à Rome pour suivre de près le conclave qui doit élire un nouveau Pape après la mort d’Alexandre VIII. Quelques mois plus tard d’Herstel reçoit une lettre qui lui apprend la mort d’Aramis à Rome. Le duc d’Alameda l’a fait son seul héritier, et il est prié de se rendre à Rome pour assister à la lecture du testament et être reçu par le nouveau Pape, qui avait été l’ami d’Aramis.

Chapitre 34. La Ville Éternelle
D’Herstel se rend à Rome en compagnie d’Ascain. La lecture du testament d’Aramis lui apprend qu’il est devenu immensément riche, au-delà de tous ses rêves. Lorsqu’il se rend au Vatican pour être reçu par le Pape, il est surpris de constater qu’on le conduit à un petit cabinet au lieu de la grande salle d’audiences. Dans ce cabinet l’attend un homme, sans doute le Pape, mais qui, à son grand étonnement, se tient tout seul, sans la moindre escorte. D’Herstel s’approche de lui et il reconnaît Aramis.

Chapitre 35. Révélation
Une fois revenu de son étonnement, d’Herstel écoute Aramis lui raconter comment il est devenu le Pape Innocent XII. Son père, Pietro Zoppo, était un colporteur des Pouilles, voleur à l’occasion. Aramis, dont le nom était Renato, détestait son père, qui voulait lui apprendre son métier de voleur, et adorait sa mère, Serafina. Celle-ci lui avait révélé un jour en secret qu’il était en réalité le fils d’une famille noble, mort en apparence peu après sa naissance. Pietro avait volé le cadavre avant la mise en bière définitive pour s’emparer des joyaux qui ornaient le linge mortuaire, et il avait eu la surprise de voir l’enfant revenir à la vie. Sa femme étant stérile, ils l’avaient adopté. Le trio voyageait vers le nord. Se trouvant en Auvergne, Pietro avait tué par accident sa femme lors d’une discussion. Renato l’avait tué à son tour et s’était rendu à Paris, où il avait été adopté par l’abbé d’Herblay, qui l’avait fait passer pour son neveu, fils d’un frère veuf et décédé. Son nom était devenu alors René d’Herblay. Plus tard il était devenu mousquetaire du roi et avait fait la connaissance d’Athos, Porthos et d’Artagnan; à partir de cette époque son histoire était connue par d’Herstel jusqu’au moment de son départ pour Rome. À Rome il avait vu élire comme Pape le cardinal Antonio Pignatelli, ami secret de la France. S’étant rendu à l’ambassade de France pour assister à une réception à laquelle avait été invité le Pape, il avait appris par l’ambassadeur Lavardin que ses traits ressemblaient étrangement à ceux du nouveau Pape et que celui-ci avait eu un frère ainé, Francesco, le premier né de ses parents, mort peu après sa naissance et dont le cadavre avait été volé par un misérable qui voulait s’emparer des joyaux qui ornaient son linge funèbre. Quelques instants plus tard l’ambassadeur avait été informé en secret que le Pape venait de mourir d’une syncope ; seulement quatre personnes le savaient. Aramis, informé à son tour, lui avait révélé son identité et communiqué à l’intendant du Pape quels étaient les joyaux volés, démontrant ainsi la véracité de ses dires. Puis il avait proposé à Lavardin de se substituer au Pape défunt, dont la sympathie pour la France serait difficile à retrouver chez un autre successeur. L’ambassadeur avait accepté, et Aramis, après s’être isolé quelque temps, officiellement pour cause de maladie, en réalité pour se familiariser avec les proches et les affaires du Pape décédé, était devenu Innocent XII, réalisant ainsi le rêve de toute sa vie.

Chapitre 36. In fines terrae
D’Herstel est nommé par Aramis gentilhomme de la chambre du Pape et comte de Castrovecchio et de Grottaferrata. Il commence par profiter joyeusement de son élévation, mais au bout d’un an et demi il prend Rome en grippe, comme l’avait fait du Bellay un siècle avant lui. Aramis lui propose alors d’aller en Chine comme capitaine de la garde pontificale chargée d’escorter l’évêque Bentivoglio, envoyé à Pékin pour s’occuper de l’affaire des rites chinois, au sujet de laquelle s’affrontent jésuites et dominicains.

Chapitre 37. Les domaines de Neptune
D’Herstel s’embarque dans la frégate portugaise Santa Felicidade avec Bentivoglio, sa suite et son lieutenant, le chevalier de Brezzano. Il fait escale à l’île de Sainte Hélène, possession anglaise, et le Cap, possession hollandaise. En traversant le détroit de la Sonde la Santa Felicidade est attaquée par des pirates malais, mais ils sont repoussés. Au plus fort du combat, d’Herstel sauve la vie de Brezzano.

Chapitre 38. La Capitale du Nord
La Santa Felicidade fait escale à Macao et atteint finalement le port de Ta-Kou, d’où les voyageurs se rendent à Pékin. D’Herstel apprend par Bentivoglio que lors de l’audience chez l’empereur il lui faudra se prosterner neuf fois devant lui. Il refuse de le faire, et Bentivoglio, très irrité, finit par accepter qu’il se déclare souffrant et que Brezzano le remplace.

Chapitre 39. La Cité Interdite
D’Herstel, en se promenant dans les environs de Pékin, sauve la vie d’un enfant de dix ans dont le cheval a pris le mors aux dents. En rentrant à la ville il manque d’être tué par une flèche lancée par une main inconnue. Puis il est convoqué par l’empereur. Redoutant le pire, il refuse nonobstant de faire les neuf prosternations et déclare qu’il ne se prosterne que devant Dieu. L’empereur ne s’en offusque pas ; tout au contraire, il le fait mandarin de quatrième rang et lui permet de suivre les rites de son pays, car l’enfant dont il a sauvé la vie n’est autre qu’un de ses fils, le prince impérial Yin-Tao.

Chapitre 40. Le Palais de la Pureté Céleste
D’Herstel est convoqué par l’empereur, qui apprécie beaucoup sa franchise, afin d’être interrogé sur l’Europe et les motifs qui poussent les missionnaires à prêcher leur foi en Chine. L’empereur lui déclare que le culte rendu à Confucius doit absolument être pratiqué par les catholiques chinois. Quelque temps après, alors que D’Herstel se promène à l’extérieur d’un temple chinois en compagnie d’un missionnaire français, il échappe à un nouvel attentat.

Chapitre 41. La querelle des rites
La commission pontificale chargée d’examiner l’acceptabilité des rites chinois se réunit pour la première fois, sous la direction de Bentivoglio. Le jésuite Montleduc affirme que les rites destinés à honorer Confucius et les ancêtres sont purement laïques, tandis que le dominicain Navarrete soutient qu’ils sont idolâtriques. On arrive très vite à une impasse et Bentivoglio doit prêcher la modération à Navarrete, qui se laisse souvent emporter par l’indignation.

Chapitre 42. La vengeance
À la fin des réunions de la commission pontificale l’évêque Bentivoglio et sa suite prennent congé de l’empereur. D’Herstel fait une dernière excursion dans les environs de Pékin avec Brezzano. Celui-ci essaie de le tuer : c’était lui l’auteur des attentats. Il avait juré à son père agonisant de venger son frère aîné, assassiné à trahison par un gentilhomme français, en tuant aussi à trahison un autre gentilhomme français. D’Herstel lui pardonne et ils deviennent amis.

Chapitre 43. Le Buen Retiro
D’Herstel revient à Rome et informe le Pape de ses entretiens avec l’empereur de Chine. Puis il rentre à Madrid, où il va voir Bances. Celui-ci se rend avec lui au Colisée du Buen Retiro, où l’on va jouer une de ses pièces, L’esclave aux fers d’or. À la fin de la représentation un inconnu, qui a cru voir dans le drame des allusions moqueuses au premier ministre, le comte d’Oropesa, blesse grièvement Bances d’un coup d’épée. Bances s’en tire et déclare plus tard à D’Hertsel, venu le visiter, que sa pièce visait effectivement Oropesa.

Chapitre 44. Le jardin
D’Herstel rend visite à Núñez et Velasco. Un jour il rencontre au marché trois jeunes servantes qui font des achats. Il se sent attiré par l’une d’elles, qui a des manières trop élégantes pour être une simple paysanne. Il apprend qu’il s’agit de doña Lavinia, une orpheline qui vit chez son beau-père, le marquis d’Urceña, et la deuxième épouse du marquis, doña Artemisia. Ayant arrangé un rendez-vous nocturne  avec doña Lavinia dans le jardin de ses beaux-parents, il y rencontre le comte don Gaspar de Villandrade et se bat contre lui, chacun prenant l’autre pour un rival. Mais ils finissent par découvrir qu’ils aiment deux femmes différentes : d’Herstel courtise doña Lavinia et Villandrade courtise sa belle-sœur, doña Eufrasia, fille de doña Artemisia. Ils décident donc de devenir amis et lutter ensemble pour obtenir la main de leurs bien-aimées.

Chapitre 45. Doña Lavinia
D’Herstel rencontre doña Lavinia dans un bosquet près du pont de Tolède. Elle lui raconte que Villandrade, bien que noble, est un orphelin sans fortune, méprisé par les marquis, qui cherchent un gendre riche, sans se soucier du fait que doña Eufrasia aime don Gaspar avec la même intensité qu’elle en est aimée. Quant à doña Lavinia, elle est une nouvelle Cendrillon que ses beaux-parents méprisent et traitent comme une servante ; doña Eufrasia est la seule personne qui lui témoigne de l’affection.

Chapitre 46. Villandrade
Don Gaspar invite d’Herstel à venir chez lui. Il habite tout seul dans une maison délabré, où les voleurs eux-mêmes ne trouvent rien à voler. Il n’a pas de serviteurs et ne mange jamais à sa faim ; il s’en console en écrivant des poèmes à doña Eufrasia.

Chapitre 47. Philaminte
Villandrade accompagne d’Herstel à l’avenue du Prado, où il le présente au marquis d’Urceña, qui le présente à son tour à son épouse. Celle-ci, aussi pédante que son époux et plus malveillante que lui, l’accueille dédaigneusement, le croyant un noble fauché comme don Gaspar, venu en Espagne pour y chercher la fortune qu’il a sans doute perdu en France. Elle reste bouche bée quand elle apprend que d’Herstel est l’héritier du richissime duc d’Alameda, et se dit qu’il ferait un excellent époux pour sa fille doña Eufrasia. Elle le cajole donc et invite les deux amis à dîner le lendemain.

Chapitre 48. Don Narciso et doña Artemisia
Don Narciso de Berrocañete, marquis d’Urceña, se tient pour le huitième sage de Grèce. Il utilise une forme archaïque pour la deuxième personne du pluriel des verbes, plus proche du latin ; il a ajouté trois lettres à l’alphabet et a écrit plusieurs ouvrages qui, du moins le croit-il, lui assureront l’immortalité. Son épouse, aussi présomptueuse que lui, se tient pour une conjonction de Junon, Diane, Vénus et Minerve.

Chapitre 49. Le diner
D’Herstel est le premier à arriver chez les marquis, ce qui lui vaut un tête-à-tête assommant avec don Narciso, qui lui inflige un monologue interminable pour lui expliquer ses théories sur l’origine des Atlantes, des Basques et des Chinois. Arrivent don Gaspar, doña Artemisia et doña Eufrasia ; doña Lavinia n’arrive qu’un peu plus tard, habillée comme une servante. Après le diner les marquis font jouer du clavecin à doña Eufrasia, pour la mettre en valeur aux yeux de d’Herstel. Mais celui-ci ne regarde que doña Lavinia. La marquise s’en rend compte avec un profond dépit et met fin à la réunion. Avant de partir, D’Herstel demande aux marquis la main de doña Lavinia, que doña Artemisia lui refuse avec autant de mépris que d’indignation, car elle veut marier d’abord sa fille doña Eufrasia.

Chapitre 50. Les Indes
Les marquis décident de partir aux Indes pour s’éloigner des deux encombrants amoureux, et ils s’établissent à Mexico. D’Herstel et Villandrade les rejoignent, mais il leur est impossible de s’approcher des deux jeunes dames, car les marquis les font garder par une armée de duègnes et de serviteurs. Les deux amis rencontrent Valmediano, établi aussi à Mexico, et ils apprennent par lui que les marquis viennent de partir pour Mérida, afin de s’éloigner à nouveau des deux amoureux. Loin de se décourager, ils se mettent en route vers Mérida.

Chapitre 51. La Champoton
Une fois arrivés au Yucatan, d’Herstel et Villandrade manquent de se noyer dans la rivière Champoton, mais ils s’en tirent grâce à l’intervention de Santamaría, un avocat qui habite à Mérida. Chemin faisant, Santamaria s’enfonce dans des sables mouvants, desquels le tirent les deux amis. Les trois hommes arrivent à Mérida, où Santamaria les accueille chez lui. Au bout de trois jours ils sont devenus des amis intimes.

Chapitre 52. Santamaría
Santamaría leur raconte ses origines et ses croyances. Né à Cordoue et issu d’une famille de juifs convertis, il avait fini par rejeter le Dieu de la Bible et avait embrassé les croyances d’un rabbin peu orthodoxe, qui avait réélaboré à sa façon les doctrines dualistes de Zoroastre et de Manès, tout en laissant une place fondamentale dans son système aux enseignements de Jésus.

Chapitre 53. Le manuscrit yucatèque
Santamaria se rend au chevet d’un de ses serviteurs yucatèques, qui s’était enfui il y avait dix ans de la lointaine ville de Tayasal, ville itza encore païenne et indépendante au milieu de la jungle, et que Santamaría avait recueilli, soigné et pris comme serviteur. Sur le point de mourir, cet homme lui donne un manuscrit écrit avec l’ancienne écriture des Mayas, en lui disant qu’il indique l’emplacement d’un grand trésor. Une armée espagnole est sur le point d’attaquer Tayasal. Santamaría propose aux deux amis de l’accompagner à cette ville, où ils pourront trouver quelqu’un qui connaisse l’ancienne écriture, pour lui demander de leur lire le texte, qu’il sera alors à même de traduire, car il parle le yucatèque.

Chapitre 54. Don Martín de Ursúa
Les trois amis se rendent à Campeche, où ils rencontrent le gouverneur du Yucatan, don Martin de Ursúa, et se déclarent prêts à l’accompagner à Tayasal.

Chapitre 55. Tayasal
L’ahau ou roi de Tayasal, Canek, reçoit la visite d’un Anglais qui lui propose de s’allier avec l’Angleterre pour lutter contre les Espagnols.

Chapitre 56. La galiote
L’armée espagnole, forte de 300 hommes, traverse la jungle et arrive au lac Chaltuna, non loin de Tayasal, qui est édifiée sur une île du lac. Les Espagnols construisent une galiote pouvant contenir une centaine de personnes et se dirigent vers Tayasal. Les Itzas les attaquent de leurs canots, mais ils sont balayés par le feu de leurs mousquets. La ville est conquise sans que les Espagnols ne subissent aucune perte. Le Père Pacheco, un prêtre qui accompagne l’armée, ordonne aux soldats de bruler les codex itzas, qu’il considère des manuels d’idolâtrie. Santamaría tente de l’en dissuader, mais quand Pacheco lui demande s’il agit de la sorte parce que ses origines juives ont affaibli sa foi chrétienne, il renonce par peur du bûcher et se borne à sauver un seul codex qu’il cache sous son pourpoint.

Chapitre 57. Le prêtre d’Itzamna
Santamaria rencontre un prêtre païen prisonnier des Espagnols et lui demande de lui lire le manuscrit, dont il dicte la traduction à d’Herstel. Le trésor se trouve près des ruines de la ville de Chichen Itza, mais les trois amis, afin de ne pas éveiller les soupçons, se rendent d’abord à Campeche avec le gouverneur. Celui-ci reçoit la visite du Père Pacheco, venu lui raconter ses progrès dans la christianisation des Itzas.

Chapitre 58. Chichen Itza
Les trois amis, suivant les indications du manuscrit, se rendent à Chichen Itza. Près des ruines se trouve une grotte dans laquelle ils entrent et soulèvent une dalle qui cache un escalier menant à une galerie pleine d’une quantité inconcevable d’or, de joyaux et d’objets précieux. Les voilà riches ! Mais soudain ils entendent un bruit sourd : la lourde dalle vient de retomber, les laissant enfermés dans le souterrain.

Chapitre 59. Le sépulcre doré
Les trois amis parviennent à trouver une deuxième sortie, fermée par une dalle qu’ils arrivent à soulever. En sortant ils découvrent l’identité de celui qui les avait enfermés : il s’agit de Lennock, qui n’est autre que l’Anglais envoyé auprès du roi Canek. Lennock est fait prisonnier, mais il attaque à trahison d’Herstel. Santamaría, accouru à son aide, se fait perforer l’estomac. Villandrade tue Lennock, et les deux amis assistent avec consternation aux derniers instants de Santamaría, qui leur prie de donner mille ducats à chacun de ses serviteurs. D’Herstel et Villandrade retournent à Mérida, aussi riches l’un que l’autre, et ils s’empressent de demander aux marquis d’Urceña la main de doña Lavinia et de doña Eufrasia, que les marquis, muets d’étonnement, ne peuvent plus leur refuser. Après le double mariage, d’Herstel et son épouse rentrent en Espagne.

Chapitre 60. La fin d’un siècle
1700 voit le délabrement de la santé d’Aramis. Sentant la mort s’approcher, il écrit une lettre d’adieu à d’Herstel, puis il fait sa confession, d’abord à son confesseur attitré, auquel  il cache sa véritable identité, puis à un confesseur intime, auquel il ne cache rien. La nuit du 27 décembre il se sent mourir. Il croit voir l’image d’un squelette coiffé de la tiare pontificale, symbole de sa propre mort, qui lui montre une ombre portant un masque de fer. Sa part de responsabilité dans l’emprisonnement à vie du frère jumeau de Louis XIV constitue le principal remords d’Aramis ; il se sent défaillir et prononce des mots de repentir. Le squelette et l’ombre disparaissent et sont remplacés par une femme, sa mère adoptive, et un enfant, dont les traits sont d’abord ceux d’Aramis et ensuite ceux de d’Herstel : à cette vision il comprend qu’il vient d’être pardonné. Ces deux figures disparaissent à leur tour et Aramis voit apparaître d’Artagnan, Athos et Porthos, auxquels il fait ses adieux avant de mourir.

Épilogue
En recevant la lettre d’Aramis, d’Herstel s’empresse d’accourir à Rome, mais il arrive trop tard. Aramis avait ordonné qu’on dépose ses restes dans un simple sarcophage sans aucun ornement. D’Herstel respecte ce désir d’humilité, mais il laisse des instructions pour qu’un demi-siècle plus tard le sarcophage soit remplacé par un monument plus digne de l’ancien mousquetaire. Le monument, construit en 1746 par Filipo della Valle, montre le Pape Innocent XII ayant à ses pieds la Justice et la Charité. Celle-ci, pour ceux qui sont au courant des origines secrètes du pape, représente Serafina Zoppo ; l’enfant qu’elle porte dans ses bras n’est autre que Francesco Pignatelli, devenu successivement Renato Zoppo, Renée d’Herblay et Antonio Pignatelli, plus connu sous le nom d’Innocent XII.

***

Comme on le voit, l'intrigue de ce long roman est riche et comporte en fait une succession d'épisodes bien distincts. L'histoire débute de façon très classique: on retrouve Aramis, duc d'Alameda, à la Cour d'Espagne où il conseille le roi, tout en intriguant pour le compte de Louis XIV. Très vite arrive un jeune homme, le comte d'Herstel, fils de d'Artagnan. La première moitié du livre s'attache aux deux hommes et à leurs relations. Aramis a "adopté" le fils de son ancien ami et ils œuvrent de concert, en particulier en Angleterre auprès du roi Jacques II.

D'excellente facture, ce long épisode anglais (et irlandais) s'inscrit tout à fait dans la tradition dumasienne. Le fait même qu'Aramis et d'Herstel aillent en mission en Angleterre renvoie directement aux épisodes anglais des aventures des mousquetaires de Dumas, auxquels sont faites de nombreuses allusions. L'histoire d'Aramis culmine ensuite quant il accède enfin à son ambition suprême: devenir pape. De façon occulte, certes, mais bien réelle...

Dans sa deuxième moitié, le roman se focalise presque exclusivement sur d'Herstel, avec ses aventures en Chine puis au Mexique. Aramis ne réapparaît que tout à fait à la fin, au moment de sa mort.

 

Très bien mené, le livre se lit d'une traite malgré sa longueur. La première moitié reflète une profonde connaissance de l'univers dumasien, ce qui n'a rien d’étonnant: Javier La Orden Trimollet est un expert puisque l'Espagne lui doit une nouvelle traduction de la trilogie des mousquetaires de Dumas. Un travail colossal qui lui a pris quatre ans et qui lui a donné l'envie d'écrire cette suite. L'extrême fidélité de l'auteur à son modèle est revendiquée: "je n'ai pas prétendu innover mais plutôt imiter et continuer", prévient-il dans sa préface. Son objectif - que le lecteur de Dumas "se sente en terrain familier" - est parfaitement atteint. Riche et solidement documenté, le roman comporte en outre de multiples éléments: on y trouve aussi bien des discussions sur la littérature de l'époque que des débats théologiques.

La deuxième moitié, en revanche, s'éloigne davantage de l'esprit dumasien, avec des aventures d'Herstel sans grand rapport avec celles des mousquetaires. C'est surtout l'absence d'Aramis qui rompt le lien avec la trilogie d'origine. Cette deuxième partie ne s'en inscrit pas moins dans la grande tradition des romans d'aventure, mais du point de vue de ce site consacré aux suites de Dumas, on peut regretter que l'auteur n'ait pas davantage collé à son sujet. Il est en particulier dommage qu'il n'ait pas montré Aramis à l'œuvre dans ses fonctions papales.

Au total, El invierno del mosquetero constitue une très bonne suite dont on espère qu'elle sera traduite en français. Sur le même thème, ne pas manquer Le dernier amour d'Aramis, roman beaucoup plus méditatif centré sur le seul Aramis.

A noter, la démarche de l'américain Lawrence Ellsworth similaire à celle de Javier La Orden Trimollet: après avoir réalisé une nouvelle traduction en anglais des Trois mousquetaires, celui-ci a écrit un "roman parallèle" à l'œuvre de Dumas, The Rose Knight's crucifixion.

 

Extrait du chapitre neuf Las noches de Madrid

El cabecilla, tras hacer una seña a sus compañeros, se lanzó impetuosamente contra él, mientras los otros cuatro le amenazaban con sus armas, atentos a la más mínima oportunidad de clavárselas en el costado. Aramis detuvo la furiosa carga de su adversario, haciéndole incluso romper y retroceder unos pasos; y durante un par de minutos aquel anciano de ochenta y tres años, ya casi carente de fuerza, pero dotado todavía de una precisión inigualada en el manejo de la espada, realizó la increíble proeza de resistir a su rival y mantener a raya a sus otros cuatro contrincantes con rápidos y amenazadores molinetes de su acero a izquierda y a derecha.

Pero aquella proeza no podía durar indefinidamente. Sus escasas a fuerzas se agotaban rápidamente; por otra parte, aunque su coraza de cuero de jabalí le había protegido hasta aquel momento de las estocadas de sus enemigos, era evidente que alguna de estas no tardaría en alcanzarle en la cabeza, en un brazo o en una pierna, debilitándole y haciéndole caer al suelo, donde sería rematado en cuestión de segundos por aquella implacable jauría.

Si Aramis hubiera tenido treinta años menos, no le habría sido imposible salir airoso de aquella encerrona, en la que cualquier otro hombre habría sucumbido sin remedio. Pero, aunque su dominio de la esgrima seguía siendo el mismo, hacía mucho tiempo que había perdido aquella inagotable energía de la juventud, que, impulsando a fondo cada fibra y cada músculo de su cuerpo, había hecho de él un implacable mecanismo de aniquilación. Consciente de ello, supo que no podría resistir más de otros dos minutos el acoso de aquella cuadrilla que le hostigaba sin cesar.

Entonces se acordó de las últimas palabras que había pronunciado Porthos antes de ser aplastado por la roca fatal que había puesto fin a su titánica carrera:

 ¡Demasiado peso!

Sí, demasiado peso. Dando un suspiro, se dijo que también él iba a sucumbir bajo el excesivo peso, no de una roca, sino de los años, que le habían robado el vigor y la agilidad.

— Os jactaréis de vuestra hazaña — pensó, lanzando una mirada despectiva a sus adversarios—; diréis que habéis matado a Aramis. Pues bien, desengañaos: solo habréis matado a su sombra. Aramis ya estaba muerto; únicamente el Tiempo fue capaz de acabar con él.

En aquel momento se espesó la penumbra del callejón. La luna, velada por una nube, se había ocultado a la vista de los mortales.

Aramis tuvo un pensamiento que distendió sus finos labios en una amarga sonrisa.

— Diana se esconde para no ver mi muerte — se dijo —. No quiere ver caer al devoto seguidor de su hermano Apolo, el dios de armoniosa lira.

Vio cómo sus enemigos, tras concertarse como para darse ánimos, se lanzaban contra él en un ataque que ya solo podía ser el definitivo. Vio a una sexta sombra unirse a las de sus asesinos, y se dijo que el rufián herido no había querido renunciar a la parte de gloria que le correspondía por degollar a un anciano acorralado.

Cerró los ojos y apretó fuertemente la empuñadura de la espada, como para despedirse de ella, su única amiga en aquel acerbo trance. Como un relámpago, le pasó por la mente el recuerdo de los últimos instantes de sus tres amigos: Porthos, sepultado bajo las rocas de la gruta de Locmaria; Athos, herido de muerte por las mismas balas berberiscas que habían matado a su hijo; y D’Artagnan, segado por la bala de un cañón holandés cuando acababa de acceder a la máxima dignidad militar. Los ojos se le humedecieron: por fin iba a reunirse con ellos.

 

 


 

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