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Dragon Weather

Lawrence Watt-Evans

554 pages
Tor - 1999 - États-Unis
SF, Fantasy - Roman

Intérêt: **

 

Premier volume de la trilogie des Obsidian Chronicles, ce roman s’inspire directement du Comte de Monte-Cristo, transposé dans un univers de fantasy.

Le monde en question est quelque peu médiéval. Les hommes y vivent sous la menace constante des dragons, êtres tout-puissants qui dorment la plupart du temps sous la terre mais sortent de temps en temps pour tout détruire. Et au-delà du territoire des hommes s’étendent des terres inconnues où la magie se déchaîne.

Le héros du roman, Arlian, est au début un jeune garçon qui vit heureux dans son village. Jusqu’au jour où ce dernier est entièrement détruit par un vol de trois dragons.

Les malheurs d’Arlian ne s’arrêtent pas là. Il est récupéré dans les ruines du village par une bande de pillards dirigée par un seigneur qui se fait appeler lord Dragon. Arlian est alors vendu comme esclave et passe sept années dans une mine souterraine, sans voir la lumière du jour.

Au fond de la mine, il se lie avec un vieil homme que tout le monde, Arlian compris, prend pour un fou: il se prétend originaire des terres lointaines où sévit la magie et collectionne les améthystes que l’on trouve au fond de la mine. Sans valeur dans le monde des hommes, ces pierres sont, affirme-t-il, inestimables dans son pays d’origine.

Après sa mort, Arlian réussit à s’échapper de la mine. Arrivant dans une petite ville, il est hébergé en cachette par une prostituée et ses collègues vivant dans une maison close. Pendant des mois, elles prennent soin de lui, lui apprennent les bonnes manières et lui donnent un semblant de culture (clin d’oeil irrévérencieux à l’enseignement prodigué par l’abbé Faria à Edmond Dantès!). Mais le jour où sa présence est détectée, Arlian doit s’enfuir et les différents seigneurs co-propriétaires de l’établissement détruisent celui-ci, exécutent plusieurs pensionnaires et dispersent les autres.

Arlian, obsédé par une vison intransigeante de la justice, décide de punir tous les responsables des malheurs qui l’ont affecté de près ou de loin: les hommes qui l’ont vendu en esclavage et notamment leur chef, les propriétaires de la maison close et même les dragons – même si de mémoire d’homme personne n’a jamais tué l’un d’eux.

Déterminé à gagner d’abord quelque argent, Arlian se joint à une caravane de commerçants. Arrivé à proximité des terres magiques, il y pénètre sans encombre – ce que personne ne peut faire ordinairement – et découvre pourquoi: les améthystes de son vieil ami de la mine , qu’il a apportées avec lui, constituent un antidote puissant contre les enchantements et sont, de ce fait, sans prix dans ces territoires.

Arlian reçoit en échange toutes sortes de produits magiques inconnus dans le territoire des hommes: une fois rentré chez lui, il les vend pour des sommes fabuleuses et devient richissime.

Prenant le nom de lord Obsidian, il s’installe dans la capitale qu’il éblouit de son faste. Il entreprend alors de se venger de ses différents ennemis. Il retrouve certains de ses kidnappeurs et des seigneurs propriétaires de la maison close et les tue. Simultanément, il «récupère» et met à l’abri les prostituées qui l’avaient aidé jadis.

Il découvre que lord Dragon est le plus puissant seigneur du pays, à la tête d’une société secrète consacrée à la lutte contre les dragons. De fil en aiguille, Arlian apprend bien des choses sur la nature des dragons et leurs relations avec les hommes. A la fin du volume, il découvre le secret suprême que seul connaissait lord Dragon: celui de l’origine des dragons. Et il complète à peu près sa vengeance contre les humains. Son œuvre de vengeance contre les dragons se poursuit dans The Dragon Society et Dragon Venom, deux romans qui n’ont plus grand chose à voir avec Monte-Cristo.


Le parallèle entre Dragon Weather et Le comte de Monte-Cristo ne se borne pas aux grands traits de l’intrigue ainsi résumés. Au fur et à mesure qu’il avance dans sa vengeance, Arlian se pose de plus en plus de questions sur le bien-fondé de celle-ci: tous les ennemis qu’il finit par retrouver ne lui inspirent pas forcément de la haine, mais parfois de la pitié, voire de la sympathie. Et Arlian ne cesse de s’interroger – parfois un peu lourdement – sur le droit qu’il a à se venger, comme Monte-Cristo à la fin du livre.

Si les parcours des deux héros ont de nombreuses similitudes, les personnalités différent: Arlian n’est nullement un surhomme dominateur. Il est souvent indécis, ballotté par les événements… S’il est courageux jusqu’à l’inconscience, il n’impressionne pas toujours ses ennemis. Et il n’a rien de bien mystérieux: très peu de temps après son arrivée dans la capitale, tout le monde sait qui est vraiment lord Obsidian, quelle est son histoire et de qui il veut se venger.

Dans le genre souvent très médiocre de l’héroïc-fantasy, ce roman n’en paraît pas moins comme très honorable et agréable à lire – même s’il reste très en deçà, dans le même registre, de la trilogie de Steven Brust inspirée des mousquetaires, qui commence par The Phoenix Guards.


Extrait du Livre III Lord Obsidian, chapitre 28 Rumors

Word of the mysterious Lord Obsidian's impending arrival spread quickly through Manfort. The city's tradesmen watched as men and wagons arrived, both local and foreign, and the work of restoring the Old Palace to habitable condition began. Several of these tradesmen found their way to the postern to inquire whether the household might need their services.

The steward, a formidable man who called himself Black, was cautious in making his choices; grocers, butchers, chandlers, stablemen, and the like were questioned about their terms, and then about who they might recommend in trades other than their own, and were then sent away with polite but noncommittal replies.

The one exception was a slave trader who came to the postern. He introduced himself, then began, "Naturally, while I don't know Lord Obsidian's particular desires, we can provide almost anything he might require — all ages, both sexes..."

"Lord Obsidian does not hold slaves," the steward replied disdainfully. "All our staff will be free."

"Ah, but surely there are certain roles..." the slaver wheedled.

The steward did not allow him to complete the sentence.

"Lord Obsidian does not hold slaves," he repeated.

The slaver frowned and suggested, "Then perhaps you might be interested yourself..."

"No."

"Lord Obsidian need not know."

"I said no."

"If I might have a word…"

"That's enough," the steward barked, his hand falling to the hilt of his sword — a nobleman's sword, the slave master noticed, hardly appropriate for a steward. "Get out!"

The slaver hesitated, but then shrugged and left without further protest.

Later he mentioned the incident to a few friends. Word spread, and others, curious, began to ask discreet questions of the steward.

"Lord Obsidian does not hold slaves," Black told them. "Nor do I. That's all. It is his choice, and mine."

Interest in Lord Obsidian, widespread ever since Coin first reported that she had found a buyer for the Old Palace, heightened as this odd quirk became known. Obviously, Obsidian was not one of the established elite of the city, since none of them had ever had any compunctions about slavery — he was a stranger, an outsider.

Some inhabitants of Manfort joined Obsidian's staff, and the rumors grew ...

Obsidian himself had reportedly not yet arrived at the palace, but in addition to the steward and the people hired locally there were half a dozen foreigners in residence — people not merely from outside the city walls, but from somewhere beyond the Lands of Man entirely, four men and two women. They spoke among themselves in some unknown tongue, and spoke Man's Tongue haltingly or not at all, and often dressed in bizarre, outlandish robes.

The wagons that brought supplies to the palace were heavily guarded, and some of them carried freight that was promptly hidden away in locked storerooms.

The steward was said to be asking questions about more than where he might find the best suppliers of fresh produce or clean lamp oil; he was rumored to be interested in sorcery, and in volcanic glass — presumably Lord Obsidian’s choice of name had something to do with that. He reportedly inquired after those knowledgeable about dragons, as well, and about all the lords of Manfort.

But all this was hearsay. All that reached the streets was rumor and gossip, no hard facts, and the people of Manfort waited for Lord Obsidian's arrival with great anticipation.

Black could hardly be unaware of this, and one evening, as he stood gazing out the window in one of the upper rooms, he remarked, "the whole city is curious about you."

Arlian answered, "That was the idea. "


 

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