The American Monte-Cristo
Old Sleuth
128 pages Royal Publishing Company - 1886 - États-Unis Roman
Intérêt: 0
Ce livre a été publié sous au moins deux formes différentes:
en deux volumes (tome 1: The American Monte-Cristo, tome
2: On their track) et en un seul volume regroupant les deux
parties.
Il s’agit d’un exemple typique de ce que l’on pourrait
considérer comme le « degré zéro » du
pastiche de Monte-Cristo: un roman qui s’inspire des
traits les plus superficiels de celui de Dumas pour en livrer une version
totalement abâtardie, passant à côté de tout
ce qui fait la richesse de son modèle.
Le «Monte-Cristo américain» est un
jeune homme, Ray Phillips , qui a tout pour lui: il est fort,
courageux, beau… Seul problème: il est issu d’une
famille pauvre. Introduit dans la bonne société new-yorkaise
par un camarade de classe qui l’a présenté (sans qu’il
le sache) comme devant hériter d’une énorme fortune
une fois adulte, il tombe amoureux d’une belle jeune fille qui répond à ses
avances. Mais le jour de sa majorité, quand il la demande en mariage,
confiant dans sa réponse, il est interrogé sur sa fortune à venir.
Et quand il répond qu’il n’a aucun héritage en
vue, il est mis dehors par la jeune fille qui ne veut pas d’un mari
sans le sou.
Révolté par tant d’injustice, Ray part vivre en ermite
dans le Far-West. Au bout de quelques années, il sauve la vie d’un
Peau-Rouge. Bien lui en prend: celui-ci est le dernier survivant
d’une grand peuple indien jadis très riche et puissant Par
reconnaissance, il donne à Ray le trésor de ses ancêtres:
des cavernes sous les Rocheuses pleines à ras bord d’or et
de pierres précieuses.
Ray revient à New York en jeune milliardaire, mais méconnaissable
et sous le nom de Myers. Il entreprend alors de punir les méchants
et récompenser les bons. Son ex-fiancée, qui bien sûr
ne le reconnaît pas, le convoite pour ses millions et entreprend
sa conquête. Il lui donne des espoirs, comptant bien lui faire cruellement
regretter sa méchanceté passée.
Simultanément, il vient au secours des gens en difficultés.
Il surprend la conversation d’une jeune fille qui s’apprête à se
marier contre son gré pour sauver son père de la ruine et
du déshonneur: il paye les dettes du papa et s’intéresse à la
demoiselle… On pense alors que Ray se prépare à mettre
sa première fiancée face à sa perfidie et trouvera
le bonheur avec la jeune fille en détresse.
La deuxième partie du récit se situe pour l’essentiel
dans un hôtel de villégiature où se retrouve la bonne
société new-yorkaise. Ray continue d’y jouer les justiciers mais
dans le registre de l’arbitre des projets matrimoniaux: il vient
au secours des «gentils» qui veulent se marier
mais n’ont pas les moyens et déjoue les projets des «méchants» qui
cherchent à se marier pour capter une fortune.
L’«apothéose» survient dans
les dernières pages, quand Ray sauve du suicide sa première
fiancée, lui pardonne, et l’épouse. La jeune fille
en détresse, elle, disparaît totalement de la circulation.
Difficile d’imaginer utilisation plus superficielle du roman de
Dumas. La trahison dont est victime le héros est simplement d’avoir été largué par
la fille qu’il aimait. Les terribles épreuves subies par lui
consistent à vivre quelque temps en chasseur dans la solitude. Quant à la
fortune, elle lui tombe du ciel par le plus grand des hasards.
Si le milliardaire Myers détient, comme le comte de Monte-Cristo,
des pouvoirs exceptionnels, l’auteur ne fait pas même semblant
d’en expliquer l’origine. Quand cela devient utile pour le
récit, il révèle simplement que Ray dispose de capacités
extraordinaires en matière de ventriloquie, de prestidigitation
et de déguisements. Ce qui lui permet de jouer les bons anges sans
que personne ne n’en rende compte…
Tout cela n’empêche pas le roman – par ailleurs mal écrit
et incohérent - d’être constamment placé sous
l’invocation du Comte de Monte-Cristo. C’est la lecture
du livre de Dumas qui inspire sa vengeance à Ray. Quand il écrit
une lettre pour sauver le père de la faillite, il la signe «Monte-Cristo».
Et l’auteur du roman fait souvent référence à son
héros en l’appelant «notre Monte-Cristo» ou
tout simplement «le Monte-Cristo»…
Merci à Tom Onorato pour la copie de la version
complète
de ce livre et sa belle couverture en couleurs.
Extrait du chapitre 17 Ray “makes good!”
Upon the day following the events we have described, at the appointed
hour to a minute, Mr. Sedley appeared at the appointed place where he was
to meet the stranger. Five minutes passed and he saw nothing of the stranger;
ten minutes passed and he did not appear.
"Alas!" muttered the banker, "it was a dream after all, and
I am a ruined man!"
He waited half an hour, and the stranger came not, and reluctantly the
ruined man turned away. As he did so, he placed his hand in his pocket
and drew forth a large envelope. He did not recognize the package and opened
it, when an exclamation issued from his lips which would have called a
crowd had any one been passing at the moment.
The package was filled with thousand-dollar bills!
"What does this mean?'' murmured the amazed man as, dazed and blinded
with the intensity of his emotions he staggered along the street.
In a few moments he recovered his composure and entered the office of
a friend. He passed to the private room and opened the package.
The first object that met his gaze was a note, and he read:
"The money is yours—use it. No conditions are attached
to the loan; you are never to tell how you received it; the loaner is
a millionaire many times. Some day the mystery shall be explained. Make
a memorandum of the words 'Eureka and life,' and some day when the words,
are repeated thrice in your presence youwillrecognize
your benefactor. No security is required and no return of the loan will
be demanded until you are in your own honest right possessed of twice
the amount you shall find inthis envelope. Make good your shortage, laugh
in Baldwin's face, and always let the source of your good fortune be
a mystery to him, and may Heaven bless you. It has been a severe lesson
you have learned. Profit by it the remainder of your life.
"Yours, MONTE-CRISTO."
The banker read and re-read the note, and his eyes gleamed. At length
he quietly folded up the missive and placed it in his pocket-book and deliberately
counted over the money, and there were two hundred and forty-two one-thousand-dollar
bills, making the exact sum of his defalcation.
It was no dream; but how had that money come into his possession? He
did not remember seeing a living soul near him; of course many people had
passed him in the street, but how had that comparatively weighty package
been placed in his coat pocket without his knowledge?
"It is wonderful, it is magic!" he murmured, but nevertheless
the money was there.
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