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A diplomatic adventure

Silas Weir Mitchell

166 pages
1906 - États-Unis
Roman

Intérêt: *

 

 

Ni suite, ni plagiat, ni remake des Trois mousquetaires, ce roman s’inscrit clairement dans la catégorie des hommages. Une catégorie un peu floue et subjective dans laquelle on trouve des livres qui sont complètement différents de ceux de Dumas mais qui contiennent des éléments forts, ponctuels, qui constituent des citations ou des clins d’œil appuyés à son œuvre. Dans cet ordre d’idées, on peut citer Room, A Portrait of the Artist as a Young Man, Balzac et la Petite Tailleuse chinoise ou encore Les Effacés.

On pourrait discuter longuement pour décider du bien-fondé de l’inclusion de A diplomatic adventure dans cette catégorie. L’intrigue n’a aucun rapport avec Les trois mousquetaires. Cette « aventure diplomatique » qui flirte avec le roman policier ou d’espionnage, se déroule en 1862 à Paris. Une jeune Américaine met la main de façon fortuite sur des documents diplomatiques de la plus haute importance montrant que la France s’apprête à choisir son camp dans la Guerre de Sécession qui fait alors rage aux Etats-Unis. Pourchassée par la police française, elle cherche à faire passer ces documents à l’ambassade américaine à Paris.

L’épisode « mousquetaire » intervient dans les circonstances suivantes. Un diplomate américain qui protège la fuite de la jeune femme se heurte au comte le Moyne, le diplomate français qui a perdu les documents compromettants. Furieux, ce dernier le provoque en duel mais l’Américain lui donne par inadvertance la carte de visite d’un de ses compatriotes, le capitaine Merton, qui se trouvait dans sa poche.

Le lendemain, Merton reçoit la visite du baron la Garde et du colonel Saint-Pierre, les témoins de le Moyne. Ne comprenant rien à cette histoire, Merton leur explique qu’il y a erreur, qu’il n’a jamais rencontré le Moyne et qu’il ne sait rien de ce duel. Mais les témoins mettent en doute sa parole et attribuent son attitude à la lâcheté. Merton sort de ses gonds et déclare que, puisqu’on met son courage en doute, il se battra contre le Moyne et, dans un deuxième temps, contre le baron, un homme énorme et colérique, qui l’a insulté.

Le deuxième témoin, le colonel, un homme petit et maniéré, commence alors à préparer le premier duel. Merton lui dit qu’en tant qu’Américain, ses armes de prédilection sont le fusil, le revolver ou à la rigueur le bowie-knife. Ce choix scandalise le colonel pour qui ce ne sont pas des armes de pays civilisés. Le ton monte à nouveau et Merton en arrive à promettre au colonel qu’il se battra aussi avec lui, après le Moyne et le baron.

Quand l’Américain raconte peu après cette histoire, en en riant beaucoup, il s’émerveille du parallèle avec l’arrivée de d’Artagnan à Paris et affuble le baron du sobriquet de Porthos, le colonel devenant Aramis et le Moyne Athos. Ce qui fait de lui d’Artagnan, évidemment.

Cette affaire de triple duel ne suffit pas à faire de ce court roman un remake des Trois mousquetaires mais elle n’est pas non plus purement anecdotique. Elle occupe une place centrale dans l’intrigue et les surnoms « mousquetaires » dont sont gratifiés quatre personnages restant utilisés tout au long du livre. Enfin, un épisode ultérieur qui voit les agents américains entreprendre de porter les documents secrets à Londres le plus vite possible face à la mobilisation de toutes les polices françaises n’est pas sans évoquer le voyage à Londres de d’Artagnan et ses amis dans l’affaire des ferrets de la reine.

Joliment désuet, ce petit livre constitue en tout cas une agréable lecture.

Merci à Mihai Ciuca de m'avoir signalé ce livre.

Extrait du chapitre 5

As Merton ended, he burst into a roar of laughter.

"Now," he said, "what will they do? — rifle, revolver, or bowie? By George, I am like d'Artagnan — my second day in Paris and three duels on my hands ! Isn't it jolly?"

That was by no means my opinion. "Mr. Merton," I said, "I came here about this very matter."

(…)

"The count will call me out. There will be the usual farce of a sword duel. I am in fair practice. This will relieve you so far as concerns the count, and nobody else will fight you with the weapons you offer."

"Won't they, indeed? I have been insulted. Do you suppose I can sit quiet under it? No, Mr. Greville. You, I hope, may make yourself unpleasant to this count, but I shall settle with him and the others, too. Did I happen to mention that I told them I did not fight with knitting-needles?"

"You did."

"They seemed annoyed."

"Probably," said I. Although the whole affair appeared to me comical, it had, too, its possible tragedy.

"Well," I continued, "I shall find the count, and set right the matter of the cards. After that we may better see our way. These matters are never hurried over here. Dine with me to-night at my rooms at seven-thirty ; and meanwhile, as for the baron—"

"Oh, the baron — you should see him. I came near to calling him Porthos to his face. I wish I had."

"And the small man, the colonel—"

"Oh, yes — shade of Dumas ! He may pass for Aramis."

I laughed. "By the way," I added, "he is one of the best blades in France."

"Is he? However he comes in third. But can he shoot? If I accept the sword, — and it may come to that, — I am pretty sure to be left with something to remember. If we use rifles, I assure you they will remember me still longer or not at all." There was savage menace in his blue eyes as he spoke. "But is it not ridiculous ?"

I said it was.

"And now about this count who is interested in the anonymous lady. I suppose he may pass for Athos. That makes it complete. Have some rye. Smuggled it. Said it was medicine. The customs fellow tried it neat, and said I had poisoned him." I declined the wine of my country, and answered him that Athos, as I had learned, was a man of high character who had lately joined the Foreign Office, a keen imperialist, happily married and rich.

 


 

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