The three mustangeers
Will James
338 pages Charles Scribner’s Sons - 1933 - États-Unis Roman
Ce roman constitue un intéressant exemple de livre titré
explicitement pour faire référence aux Trois
mousquetaires de Dumas afin, on le suppose,
d’attirer le lecteur, sans avoir quoi que ce soit de
commun avec ce dernier texte. Il est dû à la plume de
Will James (1892-1942), auteur de nombreux romans situés
au Far-West, partie des États-Unis où il avait vécu.
Pour faire son titre, il a créé le mot
« mustangeer » à partir de
« mustang », la race de chevaux, nom qui sonne
un peu comme « musketeer », mousquetaire en
anglais.
A
la vue de ce titre, le lecteur anglophone ne peut que
penser aux trois mousquetaires transposés dans un cadre
de western. Et de fait, l’histoire est celle des
aventures de trois cow-boys voleurs de chevaux et de
leur évolution progressive depuis les petits méfaits
jusqu’aux vols à grande échelle et leur accession à la
prospérité et à la notabilité.
Appuyé sur la connaissance intime et personnelle de
l’auteur du monde qu’il décrit, le roman est fort
intéressant… mais ne présente aucune similitude réelle
avec celui de Dumas. A part être trois, les cow-boys ne
ressemblent en rien aux mousquetaires (si l’on excepte,
à l’extrême rigueur, le fait que le plus jeune est
initié au métier par les deux autres, en un très vague
écho de d’Artagnan). Idem pour leurs aventures.
Une particularité à signaler: le roman est écrit dans un
anglais invraisemblable, bourré de fautes de grammaire,
censé refléter la manière de parler des habitants du
Far-West au début du XXe siècle. L’extrait reproduit
ci-dessous vise à donner un aperçu de ce style, sans
évoquer en quoi que ce soit un passage des Trois
mousquetaires, contrairement à l’habitude sur
pastichesdumas.
Notons enfin que Will James était également dessinateur
et que son roman comporte de nombreuses illustrations
faites par lui.
Merci à Tom Onorato de m'avoir signalé
ce livre.
Extrait du chapitre trois
They
made three long nights' rides and left over a hundred
and fifty miles of mighty hard trail to follow before
they felt safe to stop and rest their horses for a
couple of days, then they rode on some more, slower and
till they got to another country where there was plenty
of horses to pick from. They come to such a country, and
after looking thru a few bunches without much luck in
spotting anything they wanted they rode square into one
bunch of straight saddle horses all bearing the same
brand. There was more than twenty head in the bunch and
the boys knowed that they must of been part of a remuda
of some big outfit and turned loose till round-up time.
Most of them was pretty fine horses and a dandy string
could be picked out of that bunch, but the boys was a
little leary of running off with any of them because the
big outfits usually keep track of their saddle horses
pretty close, they have their riders on the job all the
time.
The boys talked it over for quite a spell before
deciding, and when they did decide it was for taking a
chance. Out of that bunch of saddle horses they could
get what they wanted to make up the string that was
needed for all three. They wouldn't have to stop any
more to pick up any more and they could hit out in a
high lope for the country they was bound for.
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