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D’Artagnan*
in Vers l’île mystérieuse

Pierre Bédat de Monlaur

1 pages
Editions Eugène Figuière - 1932 - France
Poème

Intérêt: *

 


Ce poème a été publié dans le recueil de poésies Vers l’île mystérieuse. Pierre Bédat de Monlaur (1907-1990) y célèbre la gloire de son compatriote d’Artagnan, son voisin en Gascogne. Le poème vise sans doute au premier chef le personnage historique. Mais le portrait du mousquetaire et de ses relations avec les politiques fait tout de même furieusement penser au d’Artagnan de Dumas.

Merci à Mihai-Bogdan Ciuca de m'avoir fourni ce texte

Texte intégral

D'Artagnan, souriant sous ta moustache brune,
La plume à ton chapeau, botté jusqu'aux genoux,
Tu t'en allais souvent rêver, au clair de lune,
Sur les bords de l'Adour aux rivages si doux.

Compatriote, Ami, Gascon de vieille souche,
Sans phrases tu l'aimais ton beau pays natal
Où s'élève toujours, ardent, un peu farouche,
Castelmore, ton nid, premier souffle vital.

Elles sont là tout près les vertes Pyrénées
Qui, comme des rideaux, fermaient ton horizon;
Par contre, vers le nord, dès tes jeunes années,
Tu repères Paris; ton but et ta raison !

Tu sais qu'ils ont besoin de ton bras formidable;
Féru de loyauté, cœur qui ne bronche pas,
Et tu souris, Soldat, au beau visage aimable
Du Roi-Soleil enfant dont tu couves les pas.

Le Mazarin la hait cette fière prestance,
Et les éclats bruyants que tu mets dans ta voix;
Et tu détestes, toi, l'être tout méfiance :
Le retors politique et ses vilaines lois!

Vous n'êtes pas amis, ministre et mousquetaire:
Ton panache est trop haut et trop blanc à ses yeux;
Et, trop impertinent, même en balayant terre,
Ton salut de Gascon, large et prestigieux!

Il ne t'a pas donné les grasses sinécures
Dont rêvait ton œil clair aux coteaux de Lupiac,
Mais tu préfères, toi, les belles aventures,
Les passe-temps joyeux et des tours plein ton sac !

Et, durant tout le temps d'une ardente jeunesse,
Tu ne le comptas pas ton sourire charmant :
Ton grand cœur débordant d'enthousiaste ivresse
Pour la gloire et l'amour battait à tout moment.


 

 

 

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