Rival de d’Artagnan 1er épisode: Le filleul de Henri IV - 2ème épisode: Le troisième ennemi - 3ème épisode: Face à d’Artagnan - 4ème épisode: Premières escarmouches - 5ème épisode: La liberté reconquise
Claude de Montigny
80 pages 1945 - France Roman
Intérêt: 0
Ce court roman semble inachevé. La Bibliothèque Nationale ne possède que les quatre premiers fascicules mentionnés ci-dessus. Le cinquième fascicule laisse l’histoire en plan. Nous ne savons pas si la suite du roman a été publiée ou pas. 
Il n’est d’ailleurs pas sûr qu’il faille regretter
l’interruption du récit, tant ce qui subsiste est dépourvu
de la moindre originalité. Le héros de cette histoire de
cape et d’épées est le jeune Henri de Puylaurens, clone
de d’Artagnan : gascon, fils d’une vieille famille ruinée,
maître à l’épée, venant à Paris
faire fortune sous le règne de Louis XIII…
Son père lui ayant appris que son devoir est de servir le Roi et
le pays, Henri ne veut entrer dans aucun parti, ni celui de Richelieu,
bien sûr, ni celui du Roi et des mousquetaires, qui haïssent
trop le cardinal à son goût. Il prend donc le risque de se
mettre à dos tout le monde, d’autant que sa fierté naturelle
lui fait beaucoup d’ennemis. Henri découvre ainsi un complot
mené par Gaston d’Orléans contre le Roi – les
conspirateurs ayant la bonne idée de se réunir dans l’arrière-salle
de l’auberge où il loge.
Henri arrive à Paris quelques mois après d’Artagnan
(au début des Trois mousquetaires), qui est donc cadet aux gardes
et n’a pas encore été admis mousquetaire. Mais d’Artagnan
passe déjà pour la meilleure lame de la capitale. Si bien
que les amis d’Henri, impressionnés par sa science de l’escrime,
voient en lui tout naturellement un «rival de d’Artagnan».
Les deux hommes se rencontrent d’ailleurs et en arrivent vite à diverger
quant à leurs opinions politiques (voir extrait ci-dessous). Mais
l’on sent bien que leur rivalité ne sera que superficielle
et que les deux héros se retrouveront un jour ou l’autre…
Mal écrit, peu cohérent, ce texte ne présente aucun
intérêt.
Merci à Denis Dupeux pour m'avoir fourni une copie du rarissime cinquième fascicule et des scans des cinq couvertures.
Extrait du troisième épisode, chapitre neuf Le jeu de paume.
Mousquetaires et gardes du cardinal.
Les rires cessèrent à l’instant et on entendit une
voix s’écrier:
—
Bravo, jeune homme, voilà qui est répondre.
Henry se tourna du côté d'où venait la voix et remarqua
aussitôt un groupe de quatre cavaliers, trois mousquetaires
et un garde et il reconnut aussitôt le quator dont lui avait
parlé Raoul
et il constata que celui qui 1'avait approuvé ainsi n'était
autre qu'Athos.
La partie reprit, quelques minutes furent nécessaires à Henry
pour se familiariser avec le jeu de ses partenaires et de ses adversaires,
bientôt il fut à même de donner sa mesure et grâce à lui
son équipe triompha facilement. Des bravos enthousiastes saluèrent
cette victoire et d'autres équipes vinrent sur le terrain
pour se mesurer à leur tour.
Henry reprit son épée et revint vers Raoul qui lui dit:
—
Nos quatre hommes sont là.
—
Je le sais, je les ai vus, je les ai reconnus sans peine grâce à la
description que tu m'en avais faite... Tiens voilà d'Artagnan
qui quitte ses amis et se dirige par ici... A qui en veut-il? Mais
on dirait
que c'est à moi!
Henry ne se trompait pas, le chevalier d'Artagnan se dirigeait
bien vers 1ui, arrivé à deux pas, le cadet aux gardes
salua d'un air courtois et dit à Puylaurens:
—
Excusez, monsieur, la liberté que je prends de vous adresser la
parole sans vous connaître, mais je vous ai vu jouer à la
Paume tout à l'heure et je ne peux résister au plaisir de
vous dire que j’ai vu, avec émotion, que vous y jouiez comme
on joue chez moi… ce qui fait que vous ayez gagné comme c'était à prévoir.
—
J'ai joué le jeu comme on me 1'a appris, monsieur...
—
Pardon, je me présente, chevalier d’Artagnan cadet aux gardes
du Roi.
—
Et moi, vicomte Henry de Puylaurens. Je crois bien que nous sommes
pays.
—
En effet, je connais une terre de Puylaurens peu éloignée
de la mienne et je crois me souvenir que mon père m’a parlé d'un
ancien compagnon d' armes qui portait votre nom.
—
C'était mon père, mort il y a quelques semaines. C'est
pourquoi je suis à Paris, maintenant, ruiné et seul
pour tâcher d'y rencontrer la fortune.
—
Tout à fait mon cas, monsieur; je suis arrivé ici il y a
six mois. J'espère que cette rencontre se renouvellera et que nous
pourrons à loisir parler de notre commune petite patrie.
—
J'en serai très heureux, croyez-le bien, seulement vous, vous avez
un emploi et si j'en crois ce qu'on m'a dit vous êtes déjà sur
le chemin de la fortune, moi, je ne suis à Paris que depuis hier
et je ne connais personne qui puisse me trouver un emploi, je ne dois compter
que sur moi. C'est peu, mais je pense tout de même que ce sera suffisant
parce que je suis bien certain de mettre assez de cœur à ce
que j'entreprendrai pour forcer le destin.
—
Je vous le souhaite et même si je pouvais vous aider, soyez persuadé que
je m'y emploierai de grand cœur.
—
Je n’en doute pas, mais j'aurais peur, étant donné ce
que je sais, que vous ne m'imposiez, pour prix de votre protection, certaines
conditions que je ne pourrais peut-être pas accepter.
—
Que voulez-vous dire? reprit d'Artagnan sur un ton beaucoup moins aimable.
N'aurais-je pas l'heur, d’après ce que vous avez entendu dire
de moi, d'agir selon votre goût?
—
Je ne dis pas ça, monsieur, chacun est libre d'agir comme bon lui
semble, et c'est une liberté que j'entends garder, dussé-je
la défendre jusqu'à mon dernier souffle. Vous êtes
aux gardes du roi, mais tous vos amis sont aux mousquetaires, m'a-t-on
dit.
—
C'est la vérité! Quel mal y voyez-vous?
—
Aucun, je vous répète, on sert son pays partout, mais chacun
sait les opinions des mousquetaires.
—
Ah! monsieur serait pour le cardinal! reprit le cadet aux gardes en mettant
d’un mouvement instinctif sa main sur la garde de son épée.
—
Non, monsieur, je ne suis d'aucun côté; je suis pour le roi
et pour ceux qui le servent avec dévouement, seulement moi je range
le cardinal parmi ces derniers. En un mot je suis pour la France sans m'embarrasser
de servir une faction plutôt qu'une autre. |