Les voleurs de temps
Christophe Lambert Stéphane Bishop
134 pages Editions Degliame - 2001 - France SF, Fantasy - Roman
Intérêt: **
Ce petit roman de science-fiction destiné aux
pré-adolescents appartient à la série «Antarès, agent
spatio-temporel». Antarès est une sorte de policier
chargé d’enquêter sur les anomalies relevées dans le
déroulement du temps.
En
l’occurrence, des perturbations sont observées en
différents lieux et époques. Leur enquête mène Antarès
et son équipe au XVIIème siècle, près d’un certain
château de Bragelonne, où ils tombent sur les quatre
célèbres mousquetaires…
L’arrivée de «pirates du temps» dans leur machine
temporelle sème la confusion. Les mousquetaires
interviennent en effet dans l’affrontement entre les
deux groupes d’hommes venus du futur.
D’Artagnan ayant surpris un indice sur l’origine des
pirates du temps, Antarès l’emmène dans le futur (voir
extrait ci-dessous). Le mousquetaire se joint donc à
l’enquête qui permettra de mettre à jour une opération
visant à «voler du temps» par petites quantités un peu
partout dans l’Histoire pour le «réinjecter» aux pirates
afin de prolonger leur vie.
Antarès et d’Artagnan font équipe pour pénétrer le
repaire des pirates dans le futur. Et le dénouement
intervient dans le château d’Athos, de retour au XVIIème
siècle.
Sans prétention, ce court roman est amusant. Plongé dans
le futur, d’Artagnan reste aussi courageux et habile aux
armes que d’habitude. Même si sa collaboration avec
Antarès n’est pas des plus faciles. Les deux hommes ne
s’apprécient guère, d’autant que d’Artagnan convoite
Johannna, la jeune assistante de l’agent
spatio-temporel, à la grande fureur de ce dernier, la
jeune fille n’étant d’ailleurs pas insensible au charme
de son héros de toujours! Quant aux mousquetaires,
l’irruption d’hommes du futur et de leurs extravagantes
machines ne les aura guère perturbés.
Extrait du chapitre 5
D'un coup bref, le Gascon retira son fleuret. Ceci eut
pour effet d'arracher le corps des bras d'Antarès et de
le projeter dans ceux du mousquetaire. Avant d'expirer,
le moribond eut juste assez de souffle pour murmurer
quelque chose, que seul d'Artagnan parut entendre…
«Ah bravo! Bravo!!! tempêta l'agent spécial. Mais vous
n'aviez pas besoin de le tuer, qu'est-ce qui vous a
pris?
— Je vous rappelle, Monsieur l'impertinent, qu'il tenait
un objet contondant et menaçait fort d'en faire usage
contre l'un de nous.»
Hors de lui, notre ami vint quasiment lui parler sous le
nez:
«Mais, pauvre idiot! C'était le seul moyen de remonter
jusqu'aux voleurs de Temps! Par votre faute, nous
courons tous à la catastrophe!
— Sangdieu, tu viens de dépasser les bornes, maudit
Danois!»
II présenta le pommeau de son épée à son rival:
«Athos, dit-il, veuillez me prêter votre fer, je vous
prie. J'ai ce cuistre à moucher.
— C'est pas vrai!!» soupira l'agent sidéral, les bras au
ciel.
Au même instant, son bracelet émit un signal provenant
du Centre. Notre ami jeta un œil au cadran digital:
«Ah! La poisse! pesta-t-il. Ils nous renvoient dans une
minute!
— Monsieur d'Artagnan, je vous en conjure, supplia la
jeune femme. Si l'homme vous a soufflé un mot, dites-le
nous...
— Je parlerai seulement en échange d'un baiser»,
répondit le mousquetaire d'un ton espiègle.
Un sifflement aigu envahit la chambre.
«Une dernière fois! clama notre héros en serrant les
poings. Que vous a-t-il dit?»
Johanna et lui commençaient à se dématérialiser à vue
d'œil.
«Morbleu! lâcha Porthos. Qu'est-ce encore que cette
diablerie!??
— Oh, et puis tant pis pour toi!» fit Antarès.
D'un coup de pied bien ajusté, il envoya l'épée du
Gascon à l'autre bout de la pièce. Puis, il empoigna ce
dernier et le serra dans ses bras de toutes ses forces.
Le mousquetaire écuma:
«Me lâcheras-tu, triple drôle!!??»
Et — fhhuuit — plus rien. Antarès, Johanna et
d'Artagnan venaient de bondir ensemble vers le futur.
Restés seuls dans la petite chambre de Grimaud, Athos,
Porthos et Aramis se regardèrent un long moment sans
rien dire. Enfin, ce dernier articula:
«Athos, mon ami. Vous reste-t-il de ce fameux vin
d'Anjou?
— Deux tonneaux.
— Faites-nous les porter, voulez-vous?»
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