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An American Monte Cristo

Julian Hawthorne

440 pages
1893 - États-Unis
Roman

Intérêt: *

 

Comme le titre l'indique clairement, ce roman est un «remake» au premier degré du Comte de Monte-Cristo. En 1870, un riche joaillier de New York, Harry Trent, est assassiné. Les soupçons se portent très vite sur Kepple Darke, un artiste qui voudrait épouser Olympia Raven, jeune nièce désargentée de Trent. Or, ce dernier passe pour vouloir lui aussi épouser Olympia, et se serait donc opposé au mariage entre les deux jeunes gens. Drake est jeté en prison.

En parallèle, le récit s'intéresse à Napoléon III. A la veille des événements de 1870, celui-ci, soucieux de préparer son avenir si les choses tournaient mal, confie à un soldat fidèle une malle bourrée de joyaux: c'est le trésor secret des rois de France, accumulé au cours des siècles, et transmis de souverain à souverain. Le vieux soldat est chargé de convoyer secrètement cette fortune fabuleuse à New York, où Harry Trent se chargera des pierres précieuses.

Kepple Darke passe en jugement, est condamné. Mais le train qui l'emmène au pénitencier déraille, son escorte et de nombreux passagers sont tués: il s'enfuit, en ayant maquillé le cadavre d'un voyageur pour faire croire à sa propre mort. Dans sa fuite, dans la région de New York, il tombe sur une masure où agonise le porteur du trésor de Napoléon III, qui a attrapé la fièvre jaune pendant son voyage. Il récupère la fortune et disparaît. Au même moment, il apparaît que Trent était secrètement marié à une de ses anciennes amies, Sally Matchin. Celle-ci hérite donc de la fortune du joaillier.

Deux ans plus tard, un milliardaire d'origine française, le comte Lucien de Lisle, s'installe à New York. Il engage comme homme de confiance Thomas Banwick, l'avocat intègre et désintéressé qui avait défendu Kepple Darke et qui a depuis recueilli Olympia, privée de tout moyen de subsistance par la mort de son oncle Trent.

Le comte de Lisle, qui n'est autre, bien sûr, que Darke - mais que personne ne reconnaît! - achète la maison de Trent à sa veuve Sally Matchin et en fait une demeure propre à éblouir tout New York. Au cours d'une fête somptueuse, il s'arrange pour évoquer le meurtre de Trent et fait comprendre à Sally Matchin qu'il l'a percée à jour: c'est elle qui a tué le joaillier et qui a fabriqué de faux papiers de mariage pour s'approprier la fortune de celui-ci. Le comte engage notamment pour l'aider un certain Alonza Garcia, ancien complice de Sally, qui a été trahi par celle-ci et veut lui aussi s'en venger.

Tout semble favoriser les projets du comte: il a la fortune, le pouvoir, des alliés, alors que Sally est à peu près seule. Mais cette dernière a de la ressource: elle séduit Garcia et le convainc de l'aider à nouveau. Si bien que le jour même où le comte doit épouser Olympia - qui l'a finalement reconnu - elle enlève la jeune fille.

Le comte perd alors tous ses moyens... Désespéré, il accepte toutes les conditions posées par Sally pour récupérer Olympia: il signe des papiers lui transférant la totalité de sa fortune. Mais, coup de théâtre final: Garcia se révolte de nouveau contre Sally, la tue, détruit les papiers signés par Darke. Ce dernier pourra finalement vivre heureux et riche avec Olympia.

An American Monte Cristo, on le voit, suit assez fidèlement la trame de son modèle, mais de la façon la plus superficielle qui soit. Drake est victime d'une grave injustice, mais pas d'une trahison par des proches. Son emprisonnement ne dure que le temps de son procès, c'est-à-dire quelques semaines! Sa disparition ne dure que deux ans - ce qui rend assez incompréhensible le fait que personne ne le reconnaisse. Et sa transformation ne comprend aucune dimension spirituelle ou intellectuelle, comme celle de Dantès sous l'influence de l'abbé Faria: il se contente de devenir richissime, ce qui, dans la perspective d'un «Monte-Cristo américain» est peut-être après tout le seul changement qui vaille...

Dépourvu de toute profondeur, le récit se lit malgré tout plutôt agréablement, étant convenablement écrit et bien mené. Mais la fin est franchement bâclée. D'abord parce que l'effondrement moral du comte quand sa fiancée est enlevée ôte toute crédibilité au personnage, qui se révèle incapable de lutter. Et enfin parce que le happy end final est totalement artificiel.

 

Extrait du volume II, chapitre 2 Speculations

Society in New York and Count Lucien de Lisle agreed very well with one another that winter. In these later times we are become somewhat cautious and sceptical in our dealings with eminent foreigners whom we have never heard of until they turn up in Fifth Avenue with a romantic and dazzling autobiography, and with some mysterious magnetism which ends by attracting the precious metals out of our pockets, after which the high-born enchanter vanishes. We no longer embrace this kind of people so impetuously as we did. But, though it may be difficult to distinguish between good paste and a diamond, we all recognise the diamond itself when we see it. A charlatan may make us doubt, but a true man carries conviction with him.

Count Lucien was no charlatan; the keenest critics were agreed as to that. His manners were good, without being too good; his refinement was instinctive, and there was a touch of soldierly sternness in him that gave his bearing weight and distinction. He spoke little about himself, and never blew his own trumpet; but he evidently expected to be treated with consideration, and would know perfectly how to assert himself upon occasion. His standing, however, was that of a quiet and rather reserved gentleman, desirous to be on kindly terms with good people, and conscious, it might be, that he could give them as much at least as they could give him. These qualities would have made him acceptable in society; but his wealth rendered his position unique, and, in spite of the impossibility of such a thing as American snobbery, it put some queer modification into the spectacles of those who came in contact with him. Few spoke of him or thought of him exactly as they would have done if he had been a man of ordinary fortune.

He actually had the money--that was the strange feature. The rumour ran that he was keeping three or four millions on deposit at several New York banks. The rumour was investigated, and resulted in the discovery that the millions in question were indeed there, but they were millions, not of dollars, but of pounds sterling. News came from Boston and Philadelphia that there was as much more to his credit in those cities. It leaked out that the great London and Westminster Bank, in London, was paying Count de Lisle dividends on eight million pounds. But these vast sums were but the fringes of the Count's fortune. He was a large investor in real estate and lands; indeed, a wag started the story that he had purchased all of Manhattan Island below Canal Street, with its buildings and inhabitants, but this proved to be an over-statement Such fantastic exaggerations are merely illustrations of the impossibility of conceiving really great wealth. A million--ten millions --hundreds of millions--the mind cannot grasp the idea of such sums in relation to any single owner; one seems practically about as good as another; and in the effort to bring them within the bounds of comprehension we give way to jests and fairy-tales. Was Count de Lisle's income twenty-five thousand dollars a day--or more?


 

 

 

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