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The White Tribunal

Paula Volsky

506 pages
1997 - États-Unis
SF, Fantasy - Roman

Intérêt: **

 

 

Ce roman d’héroïc-fantasy se situe dans un monde où la magie existe, mais est rejetée comme le mal absolu. Le «Tribunal Blanc» est chargé de pourchasser les adeptes de la magie et dispose de tous les pouvoirs pour cela: il peut arrêter qui il veut, torturer, exécuter, confisquer les biens de ses victimes… Gnaus liGurvohl, qui le dirige, est un fanatique absolu qui se consacre inlassablement à l’éradication de toute trace de magie – réelle ou imaginaire.

Tradain liMarchborg est le jeune fils d’un grand seigneur libéral et éclairé, résolument hostile aux excès du Tribunal Blanc. Un jour, lui et son ami liTarngrav sont arrêtés par les hommes de liGurvohl. Tradain et ses deux frères aînés sont également jetés en prison. Tous sont torturés et pour sauver son plus jeune fils, liMarchborg accepte de signer une confession où il se reconnaît comme magicien. Lui, ses deux aînés et son ami sont exécutés, leurs biens confisqués. Tradain n’est épargné qu’en raison de son jeune âge, mais il est envoyé dans une abominable prison située sur un îlot rocheux, pour y passer sa vie.

Il y fait connaissance d’un vieillard grabataire, prisonnier depuis une éternité, qui l’initie à quelques pratiques magiques. Au bout de quelques mois, les deux hommes tentent une évasion. Mais le vieillard meurt pendant celle-ci et Tradain est repris (surprenant le lecteur qui croyait lire une reproduction fidèle de l’épisode Dantès-Abbé Faria dans Le comte de Monte-Cristo!).

Tradain passe alors de longues années à l’isolement dans un cachot de la forteresse. Jusqu’à ce qu’une mutinerie des prisonniers lui donne l’occasion de s’enfuir. Pourchassé, sur le point d’être repris, il se réfugie dans la maison d’un ancien célèbre sorcier. Et là, les rudiments de magie appris en prison lui permettent d’entrer en contact avec un être tout puissant, Xyleel. Car si la magie existe bien, elle n’a rien de surnaturel. Il existe, dans d’autres dimensions de l’univers, des êtres infiniment plus puissants que les humains, avec qui il est possible, dans une certaine mesure, de communiquer.

Xyleel montre à Tradain des fragments de son passé qui prouvent que sa famille a été victime d’un complot et il lui propose un marché: mettre à sa disposition des pouvoirs magiques – c’est-à-dire une sorte d’accès à une source d’énergie colossale lui donnant le moyen d’agir directement sur la matière et les esprits. En échange, Tradain doit accepter de se donner lui-même à Xyleel quand il aura épuisé son quota d’énergie magique, et ce pour une éternité de conscience impuissante au sein de l’entité d’une autre dimension (l’équivalent rationnalisé, en quelque sorte de vendre son âme au diable).

Muni de ses nouveaux pouvoirs, Tradain s’installe dans la capitale sous l’apparence d’un médecin qui devient rapidement la coqueluche de la ville. Il se met sur la trace de ses ennemis: sa belle-mère, deuxième épouse de son père, qui a «vendu» ce dernier au Tribunal Blanc, et le majordome de liTarngrav, qui a fait un faux témoignage contre son maître. Il en a été récompensé en recevant tous ses biens, et aussi la tutelle de Glennian, sa petite fille, amie d’enfance de Tradain.

Jouant sur les faiblesses de ces deux personnages, il les amène à provoquer leur propre perte. Puis il s’en prend à liGurvohl dont il provoque la chute. La Tribunal Blanc n’est plus.

Cette victoire totale est cependant des plus amères. Sa belle-mère, poussée au suicide, s’est révélée une femme sans cervelle, plus pathétique que haïssable. Et l’ex-majordome, condamné à son tour par le Tribunal Blanc, a fait preuve d’une certaine grandeur dans sa chute. Surtout, pour Tradain qui a épuisé son énergie magique dans la lutte, la victoire signifie la plongée dans l’horreur d’une éternité au sein de Xyleel. A moins que l’amour que lui porte Glennian ne parvienne à émouvoir jusqu’aux êtres d’une autre dimension…


The White Tribunal est inspiré du Comte de Monte-Cristo de bout en bout, depuis les grands lignes de l’intrigue jusqu’à de nombreux petits détails. Les correspondances des personnages sont évidentes: Villefort-liGurvohl, Danglars-majordome, Mercédès-Glennian…

Comme souvent avec les «imitations-transpositions», les différences sont intéressantes. Tradain rencontre deux «abbés Faria» successifs, avec le vieillard de la prison, imitation directe de celui de Dumas, qui lui donne un vrai «trésor», l‘initiation à la magie. Ce qui lui permettra plus tard d’entrer en contact avec son «deuxième Faria»: Xyleel, qui lui apporte à la fois la connaissance du passé et la puissance nécessaire à la vengeance.

La principale innovation de Paula Volsky consiste à amplifier considérablement le thème qui apparaît à la fin de Monte-Cristo: l’amertume de la vengeance. Dans The White Tribunal, le choix de la vengeance fait par Tradain le condamne à la damnation éternelle. Les coupables, et surtout le chef du Tribunal, ne méritent certes pas de pitié, mais rien ne peut justifier le prix à payer…

Un roman fort et intéressant donc, à condition de ne pas être allergique à l’héroïc-fantasy.


Extrait du chapitre 22

Tradain opened his eyes. He sat in his father's study, which appeared empty, but he sensed the invisible, chilling proximity of Xyleel. He shivered, and the hairs stirred along his forearms. He did not know why the Presence should so cloak Himself, but who could hope to fathom such a mind?

He need not fathom, but only communicate.

"Great Xyleel." Tradain spoke aloud, as was his usual inclination. "I have called upon You, to make it known that I am ready to conclude. I have done all I set out to do, and now I am prepared to yield myself unto You."

No ghost of a reply, but he thought to catch the vibration of remote curiosity, and knew that additional explanation was required.

"My purpose has been fulfilled, my task completed. Nothing is left to me now beyond memory and the torment of anticipation. I would cut both short."

The Presence Xyleel, although unmistakably near and attentive, vouchsafed nothing.

Tradain found himself afflicted with a senseless urge to explain himself to the silent other.

"It has all been meaningless," he confessed. "I did what I was impelled to do, what I thought would set the balance right — 'balance' is as good a way of putting it as any — and I thought that would make a great difference. It has not. I succeeded, but failed."

Still no response from Xyleel, and something constrained him to continue, "I believe I acted for the best, although that was incidental. Be that as it may, it hasn't given me what I wanted or expected. No peace, or rest, or satisfaction. The sum of destruction has brought little beyond doubt, remorse, and a disgust of myself that never fades."

Briefly he awaited the other's answer. There was none. There was nothing at all, and yet Xyleel was present, and listening.

"But that is no care of Yours." The dead air sponged up his words. "You granted me all that You promised, and now I am willing to make good my debt. There is nothing left for me here, and I am very tired. Take me now. We have dallied too long. It is time to make an end."

No answer. No flicker of responsive sentience.

"Xyleel."

Nothing. The renewed warmth stealing along Tradain liMarchborg's veins told him that his visitor had departed.


 

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