Five steps to tomorrow
Eando Binder
160 pages 1940 - États-Unis SF, Fantasy - Roman
Intérêt: *
Ce roman de science-fiction très directement inspiré de
Monte-Cristo commence le 31 décembre 2000,
c’est-à-dire nettement dans le futur par rapport à son
année de publication, en 1940. Le héros, Richard Hale,
célèbre le début du IIIème millénaire en donnant le coup
d’envoi d’un projet pharaonique: le creusement d’un
tunnel entre New York et l’Europe. Ce tunnel sera
parcouru par des sortes de trains-fusées qui relieront
les deux continents en quelques heures de façon sûre et
bon marché (!), ce qui ouvrira une ère de prospérité. Le
jeune Richard, qui est sur le point de se fiancer,
mènera ainsi à son terme un projet élaboré par son père.
Et son tunnel marquera la fin du quasi monopole exercé
sur tous les transports du monde entier par l’entreprise
Transport Corporation.
Cette dernière est dirigée
secrètement par cinq individus qui exercent par ailleurs
de hautes responsabilités dans le Gouvernement Mondial
(police, justice…). Leur réaction est immédiate: le soir
même, Richard est arrêté pour complot contre le
gouvernement. Un procès truqué organisé par ses cinq
ennemis a lieu, avec même la participation de sa
fiancée. Le jeune homme est condamné à la prison à vie
dans Strato-prison, une station spatiale pénitentiaire
en orbite autour de la Terre dont personne n’a jamais pu
s’évader.
Arrivé dans le satellite, Richard est mis à
l’isolement, pour toujours. Les années passent et il
frôle la folie. Jusqu’à ce qu’un autre prisonnier
parvienne à percer un tunnel jusque dans sa cellule à
l’aide d’un chalumeau atomique.
Ce prisonnier, John Allison, est un scientifique de
génie. Enfermé depuis trente ans à l’isolement dans la
station spatiale, il a réussi à se faire envoyer une
énorme bibliothèque scientifique miniaturisée. Et il a
employé tout son temps à analyser les communications
scientifiques dans toutes les disciplines pour en tirer
des enseignements inédits. Il a ainsi multiplié les
découvertes et inventions restées pour la plupart à
l’état abstrait dans son cerveau, mais a aussi pu
procéder à quelques réalisations concrètes comme son
chalumeau atomique qui a nécessité dix ans de travail.
Comprenant qu’il ne réussira jamais à s’échapper, le
vieux savant transmet à Richard ses connaissances et ses
inventions. Un jour, le passage d’une comète perturbe le
fonctionnement des portes électriques. Les deux hommes
sortent de leurs cellules. Allison, sentant qu’il n’a
plus pour longtemps à vivre, se sacrifie, permettant à
Richard de se cacher à bord d’une navette pour la Terre.
La mort de son «abbé Faria» permet donc au jeune homme
de s’enfuir.
Revenu sur Terre, Richard, que tout le monde croit
mort, entreprend de réaliser les inventions de son ami
défunt. Parmi celles-ci figure un appareil à fabriquer
de l’or: le voilà doté de moyens financiers illimités.
Richard revient à New York, méconnaissable, sous
l’identité d’un mystérieux Dr. Strato. Ses cinq ennemis
sont devenus encore plus puissants et complotent pour
renverser le Gouvernement Mondial et prendre le pouvoir.
Utilisant à la fois son argent et les nombreuses
inventions toutes plus extraordinaires les unes que les
autres de son mentor, il s’attaque à eux l’un après
l’autre. Jusqu’à les faire chuter. Il peut alors
réapparaître et retrouver sa fiancée.
Ce court roman est consternant à bien des égards: mal
écrit, primaire, naïf, incohérent… Au point qu’il
acquiert presque un certain charme de SF rétro. L’auteur
a évidemment plagié outrageusement Monte-Cristo
pour structurer son récit. Mais il faut lui reconnaître
une trouvaille: en démultipliant l’intelligence et la
débrouillardise de l’abbé Faria pour situer dans son
cerveau la totalité de son «trésor» et la source de la
toute puissance à venir de son Monte-Cristo, Binder a eu
une belle idée qui rachète un peu le reste…
Extrait du chapitre 8 Treasures of science
"It is good to have hope, he murmured. I’ll teach you
my scientific secrets. At least, if nothing else, it
will lighten for both of us this murderous cell
existence."
Two more years rolled by, in the endless parade of
time.
Every six months, Richard Hale was conducted from his
cell briefly, and found sane. The warden could not hide
his surprise. It was strange for a young,
sensitive-minded man to take the horrors of solitary in
his stride. Hale laughed wildly within himself. They did
not know of his mysterious companion.
There was little worry of detection. The jailers never
visited the cells between the six-month periods. Daily
Dr. Allison crawled through his tunnel to the
conveyor-system passage, for food. At times he shared
Hale's rations, or Hale would go below. They derived a
grim pleasure in having defeated the very purpose of
solitary isolation, without the prison masters knowing.
It was a joke on them.
Dr. Allison imparted his scientific discoveries,
nurtured in his mind through thirty years. Hale
gradually began to feel as though he were kneeling
before a treasure-chest, sifting gold pieces and shining
jewels through his fingers. Most of the scientist's
conceptions were half-formed, nebulous. Many would prove
to be useless fantasies. But some, after laboratory
tests, would be startling wonders. Dr. Allison's library
had included all sciences — physics, chemistry,
astronomy, biology, and many in between. His patient,
penetrating mind had delved omnivorously into all.
It was not so startling. The techniques of science had,
by the late twentieth century, become reduced to
fundamentals. The nineteenth century and early twentieth
had been pioneering days of experimentation. After that
had come the period of widespread industrial
application. Dr. Allison, at the apex of this period,
was a generation ahead.
In biology, he intuitively sensed new and amazing
hormones just ahead. In chemistry, he predicted dyes
that would outdate any known. In physics, the
traditional structure of matter would be altered and
molded as if it were wax. In astronomy, Dr. Allison knew
of a comet — whose orbit data other scientists had not
yet sifted — that would pass within 100,000 miles of
Earth, closer than the Moon.
Heaped scientific treasures, gleaned from the four
corners of world lore, and the originator was an exile,
cast away from Earth life. Hale saw a vivid parallel
with past history. Galileo had been forced by
contemporary authority to recant his heretical
discoveries. Lavoisier's laboratory had been burned down
as a witch's den. And again genius would not be hailed,
in the case of Dr. Allison, till after his death. That
is, Hale reflected soberly, if at all.
"So much good could be done with all those things," the
old scientist would murmur at times.
"They are treasures of science," Hale would say
solemnly. "I promise you. Dr. Allison, that if I escape
they will he given to Earth for its benefit."
But the old scientist's companionship was the rarest
treasure of all, to Hale. No longer did time drag so
cumbersomely, nor darkness and silence hold such
terrors.
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