The Musketeer, the Spy and the Privateer
Elle Westoby
438 pages Autoédition - 2022 - Royaume-Uni Roman
Intérêt: *
Cette aventure des quatre mousquetaires, qui met Athos
particulièrement en avant, se situe dans un contexte
intéressant. L’action principale se passe en 1632, cinq
ans après le siège de La Rochelle en 1627. La chute de
la ville protestante a laissé une marque durable. Les
horreurs subies par les Rochelais, dont beaucoup sont
morts de faim, ont traumatisé nombre de participants, y
compris du côté des vainqueurs, comme Athos. La paix est
certes revenue dans le royaume mais les rancœurs sont
toujours là. Du côté des huguenots, tout le monde n’a
pas oublié ni pardonné. Bien au contraire: certains
rêvent secrètement de se venger de Louis XIII et de son
ministre Richelieu.
Les mousquetaires,
chargés de la sécurité du roi, sont alertés sur la
possibilité d’un événement extrêmement inquiétant: la
réapparition du « Loup » (the Wolf),
redoutable chef de bande huguenot prêt à tout pour s’en
prendre au monarque catholique.
Ils se lancent dans une enquête compliquée durant
laquelle Athos se laisse volontairement capturer par les
hommes du Loup, histoire d’en apprendre davantage sur
les projets de ce dernier. Cela lui vaut de passer un
très mauvais moment. Athos est sauvé par l’intervention
du capitaine Foubier, sorte de corsaire/contrebandier,
qui fait cause commune avec lui. Sur la base de quelques
indices glanés par Athos pendant sa captivité, ils
tentent de démêler les fils du complot dirigé contre le
roi et le cardinal.
Diverses péripéties les ayant emmenés sur la Seine en
direction du Havre, il leur faut revenir aussi vite que
possible à Paris, où les trois autres mousquetaires
cherchent de leur côté des indices avec l’aide de
Simeon, espion attitré des catholiques dans les milieux
protestants. Mais le comportement de l’espion déroute
les mousquetaires, qui se demandent de quel côté il se
trouve réellement.
Au milieu de beaucoup de confusion et de fausses pistes,
il apparaît que le Loup vise la destruction de
Notre-Dame de Paris pendant que le roi y assistera à la
messe de Pâques. La catastrophe sera évitée de justesse…
Cette trame romanesque peut sembler alléchante.
Malheureusement, le traitement de l’histoire est un peu
décevant. Le rythme de l’action est curieusement lent.
Athos et Foubier (le Mousquetaire et le
Corsaire/Privateer du titre) mettent trois jours à
revenir vers Paris, poursuivis par les hommes du Loup,
voyage dont le récit minutieux, truffé de longues
conversations, semble interminable. Pendant ce temps,
Simeon (l’Espion du titre) doit affronter des conflits
de loyauté dus à son histoire personnelle: ses états
d’âme s’étalent sur de nombreuses pages…
Quelques bizarreries: les quatre mousquetaires se
désignent systématiquement entre eux comme
« frères », à tel point qu’on finit par se
demander s’ils le sont réellement - même si quelques
indications laissent à penser que ce n’est pas le cas.
D’Artagnan est d’ailleurs présenté comme venant
d’arriver à Paris et de se joindre aux mousquetaires.
L’amitié naissante entre Athos et Foubier est
abondamment décrite au point d’en devenir ambiguë: on en
arrive à penser qu’il y a peut-être entre eux un peu
plus que de l’amitié, même si ce n’est jamais clairement
sous-entendu et encore moins affirmé. Un passage
intéressant porte sur la destruction envisagée de
Notre-Dame, imaginée avec horreur par les mousquetaires.
Peut-être les scènes de l’incendie bien réel de la
cathédrale de Paris en 2019 auraient-elles contribué à
l’inspiration de l’auteur?
En définitive, le contexte historique et la trame
romanesque de The Musketeer, the Spy and the
Privateer sont donc intéressants. Dommage qu’un
traitement exagérément psychologique, avec trop d’états
d’âme, et une écriture relâchée ne permettent pas au
livre de tenir ses promesses. Le roman est dû à la plume
d’une Britannique spécialisée dans l’écriture
de fan fiction, avec de nombreux récits centrés
sur Athos.
Extrait du chapitre trois
"This came in earlier," Treville said, as he pushed a
parchment across his desk toward the four men standing
once more before him in his office. They had seen him
ride through the gates an hour earlier and had been
waiting for a summons. The thunderous look on their
Captain's face could only mean trouble.
Athos took a step closer and picked the parchment up,
reading it carefully, before his eyes swept up to meet
his Captain's steely gaze. Treville sighed, sitting back
in his chair, before turning his face toward his window
in thought.
Athos turned to Aramis and Porthos with a frown, before
his eyes moved down the line to d'Artagnan, who would
know nothing of what they were about to speak.
"The name was picked up in a hostelry by one of Cardinal
Richelieu's spies," Treville added, gruffly. "The man
thought it sufficient to report it, given the recent
rumours and activity."
"What is it?" Aramis asked, but Athos did not reply,
lifting his eyes to Treville once more.
"Is he still alive?" he asked, quietly.
"It would seem so," Treville replied, though he did not
turn his head to look at them. "Though I had hoped not."
"Will someone please tell us?" Aramis sighed, breaking
their line and stepping toward Treville's desk.
"Gaspar Raspier," Athos said, his voice flat. It was as
if he had thrown a bomb into the room and awaited the
explosion.
"Raspier?" Porthos breathed, his fists clenching.
"No, surely ..." Aramis began, looking at Athos, who
continued to watch Treville.
"It is hearsay," Athos said then.
"It comes from Richelieu's network," Treville responded,
turning at last to look at them. "They are usually very
thorough in investigating any leads. We have to assume
it is true. Gaspar Raspier not only lives, but has
become active once more."
"Who is he?" d'Artagnan ventured, uneasy at the obvious
tension in the room.
Aramis put his hands on his hips and sucked in his
bottom lip, before turning to their young recruit.
"He is a renegade," he said. "A gun runner and an
extortionist."
"He's a Huguenot," Porthos added. "And an anarchist."
"They call him The Wolf," Athos murmured. "He is as
feral as his name suggests."
"He hates the Monarchy, Richelieu and the Musketeers,"
Aramis said.
"Not necessarily, but probably, in that order," Athos
added.
"An' we thought we'd `eard the last of him," Porthos
growled.
"Oh," d'Artagnan said. "That sounds ominous."
`Oh,' indeed," Treville ground out. "And yes. It does,"
he snarled, as his fist slammed into his desk, making
them all flinch.
They didn't need to be told to get out onto the streets
to continue with their enquiries.
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