Captain Charlie Or, The Monte Cristo of Montana
Mon Myrtle
28 pages The Nickel Library - 1880 - États-Unis Roman
Intérêt: 0
Voici encore une exemple de « dime novel » qui
affiche « Monte Cristo » dans le titre sans que
le récit ne présente le moindre rapport avec le roman de
Dumas. Publié en 1880 dans la collection The Nickel
Library, dont il porte le numéro 163, ce fascicule était
vendu pour un « nickel », c’est-à-dire 5 cents,
la moitié, autrement dit, du « dime » (10 cents)
proverbial.
Captain Charlie or the Monte
Cristo of Montana est un pur western. Il y a
plusieurs « héros » d’importance plus ou moins
équivalente: un aventurier, Rob; son père Bill; leur ami
Bart; Captain Charlie, qui se présente comme le chef d’une
bande de redoutables bandits, mais est en fait un agent
des services secrets américains chargé d’infiltrer et de
démanteler ce groupe, etc.
Le récit est une succession ininterrompue d’affrontements
entre les différents « gentils » et des
Peaux-Rouges abominables ou des bandits infâmes. Les
héros, ensemble ou séparément, sont capturés à de
multiples reprises par l’un ou l’autre groupe de
« méchants » mais finissent toujours par
s’évader juste au moment où ils allaient être mis à mort.
Les invraisemblances sont monumentales, comme il sied à ce
genre d’histoire. L’une des plus belles: quand Rob est
blessé par un Indien, son père Bill l’enterre
instantanément, le croyant mort. Mais l’Indien revient
déterrer le cadavre pour lui prendre con scalp: Rob est
bien vivant, et si peu affecté par sa blessure qu’il peut
à la seconde engager un combat avec l’Indien et le tuer…
Les coïncidences sont également de rigueur. Une jeune
fille retrouve son frère disparu bien avant, Captain
Charlie tombe sur jeune fille blanche adoptée tout enfant
par le chef indien: c’est sa sœur enlevée quand elle était
toute petite.
Aucun des nombreux personnages n’évoque de près ni même de
très très loin le comte de Monte-Cristo. Il y a bien en
revanche un trésor et même deux. D’une part celui caché
par une caravane de colons qui ont été massacrés par les
Indiens et qui avaient plein d’argent avec eux; d’autre
part le butin accumulé par les bandits, qui s’élève à un
montant considérable. La fin du récit voit les héros
partir à la recherche de ces deux magots et les trouver.
C’est à cette occasion que l’expression « Monte
Cristo » est utilisée dans le texte. Une première
fois pendant la recherche du trésor des bandits: après des
premières explorations infructueuses, il est dit qu’ils
« n’avaient pas découvert le Monte Christo ».
Et quand finalement la cachette est trouvée sur une petite
île, celle-ci est baptisée « Monte Cristo island »
(Cristo étant orthographié une fois avec un H et une fois
sans).
Voilà en tout et pour tout les deux mentions de Monte
Cristo figurant dans le récit et justifiant, si l’on peut
dire, le sous-titre The Monte Cristo of Montana.
Alors que dans d’autres dime novels Monte Cristo devient
un terme générique désignant une personne très riche
(synonyme de Crésus), dans Captain Charlie il
s’applique au trésor lui-même qui devient « un
Monte Christo ». C’est bien la seule
particularité de ce dime novel à présenter la moindre
originalité…
Le texte est tellement dépourvu de ressemblance avec Le
comte de Monte-Cristo que la reproduction d’un
extrait ne se justifierait pas.
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