The prisoner of Algiers Titre alternatif: The son of Monte Cristo
Frank Lindon
37 pages Inédit - 1898 - États-Unis Pièce de thêatre
Intérêt: 0
Parmi les nombreuses adaptations théâtrales du Comte
de Monte-Cristo, cette pièce en un prologue et
quatre actes de la fin du XIXème siècle est une vraie
curiosité. D’abord parce qu’il s’agit d’une « suite
de suite » en quelque sorte : elle s’inscrit
dans le prolongement de Monte Cristo,
l’adaptation théâtrale très libre écrite par Charles
Fechter. Ensuite parce qu’elle n’a jamais été publiée.
Seuls demeurent des exemplaires tapés à la machine
(« tapuscrits ») du manuscrit, conservés dans
la Sherman
Theatre Collection de la Southern Illinois
University.
La pièce est connue sous deux noms
The prisoner of Algiers et The son of
Monte Cristo, les textes respectifs étant
quasiment identiques. Selon le collectionneur écossais
Robert Plunkett, spécialiste des adaptations théâtrales
de Monte-Cristo, The prisoner of Algiers
a été joué pour la première fois en 1898. La pièce
aurait été rebaptisée The son of Monte Cristo
vers 1904.
L’auteur est Frank Lindon, un acteur de l’époque. Pour
The son of Monte Cristo, le tapuscrit de la
Southern Illinois University précise que le copyright
est possédé par un certain James Edwards. Il ne fait pas
de doute, cependant, que l’auteur est bien Frank Lindon.
Un article publié en 1901 par le journal Anaconda
Standard (Etat du Montana) raconte comment Lindon a
écrit cette pièce et précise qu’il s’est attribué le
rôle de Danglars.
En écrivant une pièce qui fait suite au Monte
Cristo de Fechter, sans doute Lindon a-t-il tenté
de reproduire à son profit l’énorme succès remporté par
cette dernière pièce jouée des milliers de fois aux
Etats-Unis à partir de 1883. En vain : son œuvre
n’a évidemment pas rencontré le même triomphe commercial
que son modèle.
The prisoner of Algiers commence par un
prologue situé dans le palais du comte de Monte-Cristo.
Celui-ci est en train de mourir, suite à un accident
provoqué par Benedetto, après un duel qui l’a opposé à
Danglars. Il est veillé par Mercédès et transmet ses
dernières volontés : il lègue sa fortune à celle-ci
et à Albert, qui est leur fils selon la pièce de
Fechter. A Benedetto qui apparaît juste avant sa mort,
Monte-Cristo promet que son fils (Albert, donc) le
vengera.
Le premier acte se passe en Algérie où Albert est
capitaine dans l’armée française. Danglars s’y fait
nommer colonel. Il provoque le jeune bomme jusqu’à ce
que ce dernier lève la main sur lui, Danglars, son
supérieur hiérarchique. Danglars fait arrêter Albert
pour le faire passer en cour martiale.
Le deuxième acte se déroule à Paris dans une maison de
jeu tenue par Mme Danglars. Albert y vient sous un
déguisement (on apprend qu’une attaque de troupes arabes
l’a sauvé in extremis du peloton d’exécution). Benedetto
révèle à Mme Danglars qu’il est son fils puis la tue
pour hériter de sa fortune. Albert fait arrêter
Benedetto.
Le troisième acte est situé dans un bois. Albert doit
s’y battre en duel contre Danglars. Eugénie Danglars,
fiancée à Albert depuis longtemps, supplie ce dernier
d’épargner son père – bien que ses crimes lui fassent
horreur. Albert lui promet qu’il ne tuera Danglars que
quand elle le lui permettra. Danglars tente de tuer
Albert dans le dos par surprise. Horrifiée, Eugénie
autorise Albert à se battre contre Danglars, qu’il tue
aussitôt.
Le quatrième et dernier acte se passe dans la grotte de
l’île de Monte-Cristo où Albert tient Benedetto
prisonnier. Au lieu de le faire exécuter, il lui propose
un duel. Benedetto en profite pour essayer de le tuer
dans le dos par surprise (oui, exactement comme Danglars
dans l’acte précédent). Albert le tue. Il épouse
Eugénie.
Complètement décousue, « agrémentée » de
faire-valoir comiques consternants et d’effets
mélodramatiques totalement prévisibles, la pièce est
nulle – tout comme celle de Fechter dont elle s’est
inspirée.
Merci à Robert Plunkett de m’avoir
signalé ce texte et fourni une copie, et à la
Southern Illinois University d’en avoir autorisé la
reproduction partielle.
Extrait du Prologue
(avec indications de jeux de scène, orthographe
respectée)
Count
Doctor, I am going to ask you a question. If in your
life you ever spoke the truth, tell it to me now. How
long am I for in this world?
Doctor
Count, I have told you your injuries are internal and
therefore hard to diagnose. You must avoid all
excitement, as the least exertion may prove fatal.
Count
I know too well what that means. I know that I am a
dying man but I do not fear death. There is not one
action in all my life which I would recall, - not one,
Doctor, not one. Will you assist me to my desk? I have
some papers I wish to entrust only to you. (Doctor
assists Count to desk, opens desk, Count sits with
effort) These papers you will have conveyed to my
son Albert. He is serving with his regiment in
Constantina. He has three years more of his enlistment,
when he will find his future clearly maped out here. (Doctor
takes papers) Ah, Doctor, there is one
consolation in life, we can die but once - can die but
once.
Doctor
(Crosses to D.L.) I will obey, but remember
Count, no excitement. (In D.) No excitement. (Exits
D.L.2.)
Count
(At desk) Strange my hands should fall upon
these papers. The proof of the illegitimate birth of
Bennedetto. The Count of Calvacanta. This man lives to
hate me as did his Father, as does his unnatural Mother.
The Father was the man who for sixteen long years
plunged me in the dungeons of the Château d’Iff. His
Mother is Madam Dangler. Well, I have no further use for
these. (Ties papers with ribbons, black seal showing)
This my last Will and Testament bequeathing to Mercedes
and Albert my entire fortune. I must look over this
before it is too late. (Rises with effort) I
feel my strength fast leaving me. (Staggers, catches
table) My God, can this be death?
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