Monte Cristo
Charles Fechter
72 pages 1882 - Royaume-Uni Pièce de thêatre
Intérêt: 0
L’adaptation du Comte de Monte-Cristo au
théâtre a maintes fois été tentée. Et en tout premier
lieu par Alexandre Dumas et Auguste Maquet eux-mêmes.
Sans doute les mieux placé pour relever une telle
gageure, les deux auteurs du roman écrivirent pas moins
de quatre pièces (Monte-Cristo 1ère partie, Monte-Cristo
2ème partie, Le comte de Morcerf, Villefort)
pour porter à la scène l’immense histoire.
Les
autres écrivains qui se sont lancés dans l’aventure ont
évidemment travaillé avec des ambitions plus modestes,
l’objectif étant de réaliser une pièce jouable en une
soirée et ne nécessitant pas 50 acteurs…
Parmi ces tentatives, celle de Charles Fechter n’est pas
sans importance. Cette pièce eut en effet un très grand
succès aux Etats-Unis où elle fut jouée des milliers de
fois, pendant vingt-cinq ans, par l’acteur James O’Neill
(après sa création à New York le 12 février 1883). Elle
fit à la fois sa fortune et son malheur: il ne réussit
plus jamais à jouer autre chose! Et la vie de cette
adaptation par Fechter ne s’arrêta pas là: elle continue
à être jouée occasionnellement en Amérique du nord.
Et pourtant… La version scénique de Monte-Cristo
donnée ici est proprement consternante. Certes, on ne
saurait reprocher à l’auteur d’avoir massivement
simplifié et raccourci l’intrigue: il ne pouvait guère
faire autrement. Mais Fechter n’a pas hésité à apporter
en outre de profondes modifications à l’histoire.
Innovation principale: Edmond Dantès et Mercédès ont eu
de coupables relations pendant leurs fiançailles, la
jeune fille était enceinte lors de l’arrestation
d’Edmond et leur fils est né pendant l’emprisonnement de
ce dernier. Ce n’est autre qu’Albert, qui passera plus
tard pour le fils de Fernand Mondego, comte de Morcerf…
Cela permet à l’auteur quelques solides effets
mélodramatiques: la vengeance que Monte-Cristo ourdit
contre Morcerf consiste à tuer son fils. Ce que Mercédès
empêche au dernier moment en révélant à Monte-Cristo
qu’Albert est en fait son fils à lui. Et comme on aurait
tort de ne pas exploiter à fond un tel coup de théâtre,
il est resservi à la fin de la pièce: la dernière
réplique voit Mercédès révéler à Albert, cette fois, que
Monte-Cristo est son vrai père. La petite famille va
pouvoir profiter de ce happy end…
Parmi les autres «améliorations», on peut relever le
suicide de Villefort dans l’auberge de Caderousse ou la
première soirée de Monte-Cristo dans le grand monde
parisien, où il lui faut environ 5 minutes pour exposer
l’état désastreux des finances de Danglars et la
trahison de Morcerf à Janina…
Bref, une version de Monte-Cristo parfaitement
caricaturale et sans intérêt. Ce qui n'a pas empêché
l'acteur Frank Lindon de lui donner une suite avec la
pièce The
prisoner of Algiers, connue également sous
le nom de The son of Monte Cristo.
Voir le remarquable fascicule illustré Mr James O’Neill presenting
Dumas great play Monte Cristo.
Extrait de l’acte 4
ALBERT. (reads excitedly). "The French officer
alluded to in the Janina correspondence of the Imperial
and mentioned under the name of Fernand, now bears the
title of Count de Morcerf, and is a member of the
chamber of peers."
FERNAND. And who sends the journals in such good time?
DANGLARS. How do I know? Here is the cover.
FERNAND (reads). "The Count de Monte Cristo."
ALBERT. He? Oh, this will drive me mad. (Enter
EDMUND and NOIRTIER.) Here they are at last.
NOIR. Albert, my child, be calm.
ALBERT. Do you retract, Noirtier, do you defend my
father?
NOIR. I regret to say that I cannot without forfeiting
honor. I have acquired the sad proof of the allegation.
ALBERT. From whom have you the proofs?
NOIR. From the Ambassador of Greece himself. (FERNAND staggers
against the wall.)
ALBERT. Furnished before witnesses no doubt.
NOIR. Albert!
ALBERT (draws off glove). Answer!
NOIR. Before the Count of Monte Cristo, who represented
you.
ALBERT (with mockery). Who represented me?
Indeed, and what reply did that noble friend make to
this accusation?
NOIR. That he could not doubt it, as he himself had it
from Haidee.
(MERCEDES appears.)
ALBERT. Ah, the wretched coward! (With uplifted glove
to EDMUND.)
EDMUND (seizes his wrist and glove, turns to
FERNAND). Revenge is mine, Fernand—I hold thy heart in
my hand.
ALBERT (with dignity). You have a firm wrist,
sir; tomorrow we shall see if you have as firm a heart.
EDMUND. Tomorrow I will return your glove from a pistol,
wrapped around a bullet.
MERCEDES (aside to EDMUND). You will not do so,
Edmund.
EDMUND (looking at FERNAND). I will!
MERCEDES. You will not harm a hair of his head!
EDMUND. I will kill him!
MERCEDES. You will not even fight him.
EDMUND. I will kill him!
MERCEDES. Try—he is your son!
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