Le Temps des Rois
Denis Voignier
218 pages dv-éditions - 2019 - France SF, Fantasy - Roman
Intérêt: 0
Ce roman destiné aux enfants à partir de huit ans fait
partie d’une série consacrée aux voyages dans le temps
de deux jeunes adolescents: François, quinze ans, et sa
cousine Julie, douze ans. Tous deux ont trouvé une
mystérieuse matière d’origine vraisemblablement
extraterrestre qui donne le pouvoir de se déplacer à
volonté dans le temps. Ce dont les deux ados, aidés par
un scientifique de leur entourage, ne se privent pas.
Après avoir exploré diverses époques dans les romans
précédents, ils optent cette fois-ci pour une visite au
temps des mousquetaires.
Arrivés à Paris en
1634, François et Julie tombent sur une altercation:
deux gardes du cardinal en train d’attaquer un jeune
gentilhomme. Les deux gardes tentent de s’emparer de ces
témoins gênants mais Julie s’échappe. Elle demande de
l’aide à deux mousquetaires rencontrés dans la rue, dont
l’un n’est autre qu’Athos. Celui-ci l’emmène chez M. de
Tréville qui promet d’enquêter dès le lendemain sur
l’enlèvement de François. En attendant, Athos va loger
Julie chez sa belle-soeur Eglantine. Mais pendant la
nuit, Julie retourne seule sur les lieux de
l’affrontement, à la recherche d’indices.
Elle fait la connaissance d’un groupe d’enfants des
rues, qui détestent les gardes du cardinal et aiment
bien les mousquetaires. Avec leur aide, François est
délivré. Julie demande alors à Athos d’aller voir le
siège de La Rochelle, où le mousquetaire doit se rendre.
Celui-ci accepte aussitôt d’emmener les deux ados avec
lui (!). Arrivés au camp de l’armée qui assiège la
ville, Athos les mène avec lui conférer avec Louis XIII
qui invite les deux enfants à dîner (re !). Lors de la
bataille qui s’ensuit, les ados qui ont rejoint
d’Artagnan, sont capturés avec ce dernier par un groupe
de rebelles rochelais. Durant l’affrontement, François
déclenche le dispositif qui les fait voyager dans le
temps. Lui et sa cousine se déplacent alors jusqu’en
1693. La deuxième moitié du livre est consacrée à la
visite qu’ils rendent à Louis XIV.
Ce bref récit (une centaine de pages pour l’épisode au
temps des mousquetaires) ne présente guère d’intérêt. Le
livre est bien écrit mais les épisodes s’enchaînent sans
grand souci de cohérence. La manière dont François et
Julie sont « adoptés » par Athos et vont
jusqu’à être invités à la table du roi ne tient en
particulier pas la route. Dans un même registre
d’adolescents voyageant dans le temps, Les dix
jours impossibles est (un peu) meilleur.
Merci à Mihai-Bogdan
Ciuca de m'avoir signalé ce texte.
Extrait du chapitre 9
Une silhouette s'avança et Julie reconnut le personnage.
- Monsieur Athos !
- Lui-même, pour vous servir. Vous avez retrouvé votre
cousin, me semble-t-il.
- Oui, par chance. Mais vous-même ?
- Lorsque je t'ai laissée auprès d'Églantine, je me
doutais fort que tu n'attendrais pas le lendemain pour
entamer des recherches. Je suis resté en faction devant
la maison et t'ai suivie. J'avais, dans l'intervalle,
alerté deux de mes fidèles mousquetaires qui en ce
moment s'occupent des gardes qui avaient enlevé ton
cousin. Si nous les prenons vivants, nous essaierons de
leur délier la langue à propos de cet assassinat.
- Vous êtes vraiment tel que je vous imaginais,
monsieur Athos.
- Comment cela ? Je ne comprends pas.
- C’est-à-dire que...
À cet instant, deux mousquetaires apparurent sur la
place.
- Mon capitaine, l'un a filé et l'autre est passé au
travers de mon épée, il ne parlera plus, annonça l'un
des soldats.
- C’est ennuyeux, commenta Athos. Très ennuyeux. Mais le
Cardinal devra se tenir sur ses gardes, désormais. Et
vous jeunes gens, avez-vous des projets ?
- La Rochelle, répondit Julie.
- Comment cela La Rochelle ?
- Nous aimerions bien y faire un tour.
- Vous ne savez donc pas que c'est la guerre. La
Rochelle est assiégée par les soldats du Roi et les
rebelles sont soutenus par les Anglais qui y ont envoyé
des bateaux avec des armes et de la nourriture.
- Oui, nous le savons. C'est pour cela que nous
souhaitons y aller.
En réalité, Julie venait de prendre cette décision. Elle
comptait profiter de cette rencontre avec Athos.
François, quant à lui, levait les yeux au ciel.
- Soit, si tel est votre souhait. Je peux vous emmener,
mais il est hors de question que vous soyez directement
au contact de l'ennemi. Vous resterez en dehors de la
zone de conflit.
- Bien entendu.
- Alors suivez-moi, je dois justement, avec un groupe de
mousquetaires, rejoindre La Rochelle dès demain.
- Tu vois François, c'est l'occasion rêvée. Nous allons
rencontrer le Roi et le Cardinal. N'est-ce pas
merveilleux ?
François, qui en l'espace d'une douzaine d'heures, avait
été enlevé, assommé, enfermé et enfin avait failli finir
asphyxié et brûlé, ne partageait pas tout à fait le même
point de vue.
|