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Blanche: Una spia per la Regina
Blanche - Espionne de la Reine

Angélique Chevalier
Paola Antista (illustrations)
Lucia Vaccarino
Gloria Danili

176 pages
Editions Piemme - 2018 - Italie
Roman

Intérêt: *

 

 

Blanche: Una spia per la Regina est un roman italien publié en 2018 par les Editions Piemme. La traduction en français a été publiée en 2021 par Pocket Jeunesse sous le titre Blanche - Espionne de la Reine. Il s’agit du premier volume d’une série. Ces romans sont écrits par deux auteures italiennes qui utilisent le pseudonyme (français) Angélique Chevalier: Lucia Vaccarino et Gloria Danili. Ils sont destinés, selon l’éditeur, aux enfants à partir de neuf ans.

L’héroïne est une jeune fille de quatorze ans aux origines intéressantes. Elle se nomme Blanche de la Fère, et son père est donc Athos, même s’il n’est curieusement jamais mentionné sous ce nom. Sa mère est en revanche nommée à de multiples reprises: elle n’est autre que Milady. Blanche est donc issue du (bref) mariage d’Athos et Milady…

Cette lourde hérédité la place dans une situation compliquée. D’un côté, Richelieu voit en elle la fille de son espionne préférée et considère comme allant de soi qu’elle soit elle aussi à son service. De l’autre, Blanche se sent totalement du côté de son père. Elle occupe à la Cour la position très en vue de dame de compagnie de la reine Anne. Mais en secret, elle est espionne pour le compte de cette dernière à qui elle est totalement dévouée. Autrement dit, elle joue un jeu dangereux: elle doit faire semblant de seconder Richelieu dans ses complots incessants contre la reine, tout en aidant en cachette celle-ci à y échapper.

Sa double vie l’oblige à de nombreuses acrobaties. En tant que jeune fille de la Cour, elle se doit de fréquenter les bals et autres réunions mondaines, ainsi que de se vêtir de toilettes élégantes. Toutes choses dont elle a horreur: elle n’est à l’aise qu’habillée en garçonne, à courir sur les toits de Paris armée d’une épée dont elle se sert de façon redoutable pour son âge. Il faut dire qu’elle est entraînée en secret par les amis de son père, les mousquetaires, au premier rang desquels d’Artagnan lui-même.

Dans cette première aventure, Blanche est chargée par Richelieu de faire tomber la reine dans un piège. Sachant que l’ambassadeur de Suède est amoureux fou de celle-ci, elle doit organiser un rendez-vous avec Anne d’Autriche. Louis XIII surviendra alors, amené par le cardinal, et le scandale éclatera. Mais Blanche s’arrange pour que le roi ne surprenne pas la reine avec l’ambassadeur. Reste que la voilà faite prisonnière, ainsi que l’ambassadeur, par un redoutable voleur qui s’est fait une spécialité de dérober les bijoux des grandes dames de Paris et s’est emparé d’un fabuleux joyau de la souveraine. Blanche réussit à se délivrer et affronte le brigand lors d’un combat épique sur les toits de Paris. D’Artagnan vient la féliciter alors qu’elle se remet de ses émotions.


La trame du récit n’est que moyennement crédible et cohérente. Mais le personnage de Blanche est intéressant. Elle est tourmentée en permanence par des questions à propos de ses parents: son père qu’elle vénère mais ne voit presque jamais; sa mère dont personne ne veut lui parler (voir extrait ci-dessous). Et sa double vie lui pèse fréquemment. Ecrit spécifiquement pour des grands enfants/petits adolescents, et notamment pour de jeunes lectrices, le roman fonctionne bien de ce point de vue. Il se continue avec un deuxième tome, Blanche - Cœur de mousquetaire.

Voir l'interview des deux auteures.


Extrait du chapitre 7 Une corbeille de topinambours

Richelieu posa son long index sous la pointe de son menton, contraignant Blanche à lever les yeux.

— Préférez-vous penser que c'est moi qui ai échoué ?

Elle serra les dents et souffla :

— Non, Éminence.

— Vous n'êtes pas votre mère.

La jeune fille sentit un frisson lui parcourir l'échine. Sa mère, la tristement célèbre Milady de Winter, espionne ayant trahi la couronne. La femme dont son père était tombé amoureux et dont il n'avait jamais voulu lui parler. Comme tous ceux qu'ils avaient côtoyés. Dans aucun des endroits où elle avait été contrainte de vivre.

En effet, je ne suis pas ma mère.

— Je réparerai mes erreurs, dit-elle, ses yeux plantés dans le regard sombre du cardinal.

Ils s'observèrent ainsi, pendant un moment qui lui sembla, à elle, insupportablement long.

— Vous avez les mêmes yeux qu'elle, conclut Richelieu.

Alors, le cœur de Blanche bondit, bien qu'elle fit de son mieux pour rester impassible. L'image de sa mère était un fantôme insaisissable, un souvenir qui lui échappait sans cesse, une pièce de monnaie sans visage ni revers.

— Mais vous devez me démontrer une fois pour toutes que vous possédez son habileté... continua Richelieu.

Il lui tendit un billet où une adresse était inscrite: Hostellerie du Chevalier, rue du Faubourg.

— Apprenez-la par cœur, puis détruisez-le.

Blanche obtempéra.

— Qui dois-je y retrouver ?

— Vous, personne. La reine.

Richelieu tourna de nouveau son attention vers l’extérieur.

— C'est là que loge l'ambassadeur Haderslev. Faites en sorte que la reine le rencontre une deuxième fois. Pensez-vous être en mesure d'y parvenir ?

 


 

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