Pluie acide sur Paris
par Claude 3.5 Sonnet
Chapitre 3 - Les Fils de la Toile
Le soleil artificiel de Paris commençait à
percer la couche de smog quand je regagnai mon
bureau. L'image du juge Mondego, suspendu comme
une marionnette macabre, restait gravée dans ma
rétine. Cette affaire puait la vengeance à plein
nez, mais pourquoi maintenant ? Et pourquoi lui
?
À peine avais-je franchi le seuil de mon antre
que la voix familière de Haydée m'accueillit :
"Jack, t'as une sale gueule. Encore une nuit
blanche ?"
Haydée, mon assistante et probablement la seule
personne dans ce monde pourri que je pouvais
encore qualifier d'amie. Ses yeux verts perçants
me scrutèrent par-dessus l'écran holographique
de son ordinateur quantique.
"Tu n'imagines même pas," grognai-je en
m'effondrant dans mon fauteuil. "Le juge Mondego
a été assassiné. Et pas de manière
conventionnelle."
Ses doigts s'immobilisèrent au-dessus du clavier
virtuel. "Mondego? L'Incorruptible ?"
Je lui fis un rapide topo de la situation. Son
visage passa de la surprise à l'intérêt, puis à
une expression que je ne lui connaissais que
trop bien : celle de la chasseuse flairant une
piste.
"Jack, laisse-moi creuser un peu," dit-elle en
faisant craquer ses doigts. "Si quelqu'un a
piraté l'implant cérébral de Mondego, il a
forcément laissé des traces dans le réseau."
Pendant qu'Haydée plongeait dans les méandres du
cyberespace, je me mis à éplucher le dossier du
juge Mondego. Son surnom d'Incorruptible
semblait aussi ironique qu'un politicien
honnête. Des pots-de-vin masqués en dons
caritatifs, des jugements douteux en faveur de
grandes entreprises, des vacances de luxe
offertes par de mystérieux bienfaiteurs... La
liste était longue.
"Jack !" La voix excitée d'Haydée me tira de ma
lecture. "Tu ne vas pas le croire. J'ai trouvé
quelque chose."
Je me penchai par-dessus son épaule. L'écran
montrait un enchevêtrement complexe de lignes de
code et de diagrammes.
"En remontant la piste du hack, j'ai découvert
que ce n'était pas un cas isolé,"
expliqua-t-elle. "Il y a eu d’autres intrusions
similaires, mais plus subtiles, dans les
implants de plusieurs personnalités importantes
de la ville."
"Quelles personnalités ?"
Haydée fit défiler une liste : un magnat des
médias, un banquier, un ancien procureur... Tous
des noms qui faisaient régulièrement la une des
scandaleux. "Ce n'est pas tout,"
continua-t-elle. "Regarde ça."
Elle zooma sur une séquence de code
particulière. Au milieu du charabia
informatique, un motif se répétait :
"14-02-18"
"Une date ?" demandai-je.
"Pas n'importe laquelle," répondit Haydée, ses
yeux brillant d'excitation. "C'est la date de
l'évasion la plus célèbre de l'histoire de la
prison de la Santé. Un certain Edmond Dantès."
"Dantès ?" Je fronçai les sourcils. "Attends, je
me souviens de cette histoire. C'était il y a
quoi, vingt ans ? Le type s'est évadé en
utilisant une faille dans le système de sécurité
neuronal de la prison. Il a réussi à pirater son
propre implant cérébral pour tromper les
capteurs et se faire passer pour mort."
Haydée hocha la tête, impressionnée.
"Exactement. Et il a disparu."
Mon sang se glaça. Le Comte de Monte-Cristo. La
citation sur les écrans. Cette date. Tout
commençait à s'emboîter, formant un puzzle aussi
fascinant que terrifiant.
"Haydée," dis-je lentement, "je crois qu'on a
affaire à bien plus qu'un simple meurtre. C'est
le début d’une vendetta. Et notre assassin
semble avoir un sens de la mise en scène
plutôt... littéraire."
Alors que je prononçais ces mots, mon implant
neural se mit à vibrer. Un message urgent du
commissaire Villefort :
"Noir, ramène tes fesses. On a un autre corps."
Je soupirai. La partie débutait à peine, et
j'avais le sentiment que les pièces sur
l'échiquier étaient loin d'avoir fini de tomber.
"Allez, en route Haydée. On a un roman à
déchiffrer, et j'ai bien peur que le prochain
chapitre ne soit écrit dans le sang."
Chapitre 4 - Le Banquier Déchu
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