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Chapitre 6 - La Chute du Roi des OndesLe siège de MédiaSphère, l'empire médiatique de Morcerf, se dressait devant nous comme une tour de Babel moderne, ses façades couvertes d'écrans géants diffusant en boucle les dernières nouvelles. Sauf qu’aujourd'hui, tous les écrans affichaient le même message : "ÉMISSION SPÉCIALE : LA VÉRITÉ DÉVOILÉE"."Notre tueur a le sens du spectacle," grommela Haydée alors que nous nous frayions un chemin à travers la foule de journalistes et de badauds. À l'intérieur, Villefort nous attendait, son visage affichant un mélange de panique et de colère. "Noir, c'est une catastrophe. Le corps de Morcerf... il est en train d'émettre en direct !" Nous nous précipitâmes vers le studio principal. La scène qui nous y attendait était un cauchemar digne des plus grands réalisateurs de l'âge d'or du cinéma. Morcerf était assis dans son fauteuil habituel, face à la caméra principale. Mais ses yeux vitreux et sa peau cireuse ne laissaient aucun doute sur son état. Des câbles sortaient de sa nuque, le reliant à une console de diffusion. Sur l'écran géant derrière lui défilaient des images d'archives, des documents confidentiels, des enregistrements audio… "C'est toute sa vie qui est en train d'être disséquée en direct," murmura Haydée, horrifiée et fascinée à la fois. Je m'approchai du corps, cherchant le désormais familier tatouage. Il était là, sur sa tempe cette fois : "14-02-18". Soudain, la voix de Morcerf, préenregistrée et déformée, résonna dans le studio : "Moi, Albert Morcerf, confesse avoir participé à la destruction injuste d'un homme innocent. J'ai utilisé mon influence médiatique pour salir la réputation d'Edmond Dantès, sachant pertinemment qu'il était victime d’un complot. Que ma mort serve d'exemple à tous ceux qui croient pouvoir échapper à la justice." Le message se répéta en boucle, ponctué par le défilement incessant de preuves accablantes sur l'écran géant. "Jack," la voix de Haydée me tira de ma stupeur, "regarde ça." Elle pointait vers un coin de l'écran où un compte à rebours était apparu : 48:00:00, et il décomptait. "48 heures," dis-je. "Notre vengeur nous donne un ultimatum." Villefort, qui était resté silencieux jusque-là, explosa soudain : "Ça suffit ! Noir, je te retire l'enquête. Tu es trop impliqué personnellement. Je prends le relais avec une équipe spéciale." Je me tournai vers lui, sentant la colère monter en moi. "Impliqué personnellement ? De quoi tu parles, Villefort ?" Le commissaire eut un rictus mauvais. "Ne fais pas l'innocent. Tu étais sur l’affaire Dantès il y a 20 ans. Tu as essayé de prouver son innocence. Qui me dit que tu n'es pas de mèche avec ce psychopathe ?" Je sentis Haydée se tendre à côté de moi, prête à intervenir. Mais avant que je puisse répondre, mon implant neural vibra. Un nouveau message anonyme : "LA VÉRITÉ EST COMME LE SOLEIL. ELLE FAIT TOUT VOIR ET NE SE LAISSE PAS REGARDER. 14-02-18." Cette fois, je ne montrai pas le message à Haydée. Une idée commençait à germer dans mon esprit, une idée folle et dangereuse. "Très bien, Villefort," dis-je en me dirigeant vers la sortie. "L'enquête est à toi. Bonne chance pour arrêter un fantôme." Une fois dehors, Haydée m'attrapa par le bras. "Jack, qu'est-ce que tu fais ? On ne peut pas abandonner maintenant !" Je la regardai droit dans les yeux. "On n'abandonne pas, Haydée. On change de stratégie. Il est temps de déterrer le passé une bonne fois pour toutes. Et pour ça, on va avoir besoin d’aide." Alors que nous nous éloignions de MédiaSphère, je me dis qu’il restait 48 heures. 48 heures pour résoudre une énigme vieille de 20 ans, 48 heures pour empêcher d'autres morts, 48 heures pour faire face à mes propres démons. Le jeu du chat et de la souris touchait à sa fin. Il était temps de devenir le chasseur.
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